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Madrid accuse le gouvernement catalan d’inciter à « la rébellion » contre les forces de l’ordre

Le Vif

Le ministre espagnol de l’Intérieur a accusé mardi le gouvernement indépendantiste de Catalogne « d’inciter » la population « à la rébellion », après une multiplication de cas de harcèlement de policiers envoyés en renfort dans la région.

« Nous voyons comment le gouvernement de la Generalitat pousse jour après jour la population vers l’abîme et incite à la rébellion dans les rues », a déclaré le ministre, Juan Ignacio Zoido, deux jours après des interventions brutales de la police lors du référendum d’autodétermination interdit par la justice.

« Le gouvernement va prendre toutes les mesures nécessaires pour empêcher que la police nationale et la Garde civile soient assiégées », a ajouté le ministre.

Des centaines de policiers et les Gardes civils envoyés en renfort en Catalogne avant le référendum de dimanche ont dû quitter les hôtels où ils avaient été logés, sous la pression de la population ou de maires indépendantistes.

Depuis les violences policières de dimanche, les syndicats de police se plaignent de harcèlement de la part de la population. Des rassemblements se sont formés depuis lundi soir autour d’hôtels et de commissariats, les manifestants criant « dehors les forces d’occupation ».

Dans un cas, à Pineda de Mar, à 70 km au nord de Barcelone, la police catalane, les Mossos d’Esquadra, ont dû se déployer pour protéger un hôtel.

La chaine hôtelière Checkin a annoncé dans un communiqué que la mairie de Pineda de Mar lui avait demandé de faire partir les policiers de deux hôtels, sous peine de cinq ans de fermeture.

Les policiers nationaux harcelés

A partir de 23 heures lundi, des centaines de manifestants se sont massés devant un hôtel de Pineda de Mar, à 70 km au nord de Barcelone, où étaient hébergés quelque 200 policiers. Selon un employé de l’hôtel qui a parlé à l’AFP sous couvert de l’anonymat, les manifestants étaient encore très nombreux et menaçants à une heure du matin, au point que la police régionale, les Mossos d’Esquadra, a dû couper les deux rues aux alentours pour protéger les policiers.

Dans un courrier que l’AFP a pu consulter la direction de l’hôtel a demandé aux policiers de quitter les lieux avant 16H00 mardi.

Dans Barcelone l’AFP a pu observer, également dans la nuit, un rassemblement devant une garnison de la garde civile.

D’autres manifestations se sont produites devant des commissariats d’autres villes catalanes, selon le syndicat de police SUP, majoritaire.

« Dehors les forces d’occupation », entend-on souvent dans ces manifestations, où les journalistes de médias nationaux sont aussi hués et menacés.

« Je n’ai jamais vécu une situation pareille, l’intégrité physique de policiers est menacée. Ils fuient d’hôtel en hôtel, ils sont poursuivis, ils sont comme des rats qui doivent se cacher », a déclaré à l’AFP un porte-parole du SUP, Ramon Cosio.

« La situation est très grave », a-t-il ajouté en dénonçant l’absence d’intervention du ministère de l’Intérieur et des autorités régionales. « Je n’ai jamais vécu une persécution pareille », a-t-il déclaré, estimant que l’Etat était en train « de perdre le contrôle de la sécurité ».

José Cobo, porte-parole de l’association espagnole de Gardes civils, a aussi confirmé des harcèlements contre cette force de l’ordre, avec des menaces de la population et de maires indépendantistes.

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