Des migrants à Calais. © Belga

Les propositions de Hollande pour l’accueil des réfugiés « très en-deçà » du défi posé

L’annonce du président français François Hollande d’accueillir 24.000 réfugiés sur deux ans sont « très en deçà du défi posé » à la France et à l’Union européenne, ont estimé jeudi plus de 40 ONG qui l’enjoignent à « adopter des positions courageuses ».

Ces ONG parmi lesquelles Médecins du Monde, le Secours catholique, Caritas France ou encore le Secours islamique se félicitent d’un « sursaut » et d’un changement de ton du président. Mais ses annonces « restent de notre point de vue très en deçà du défi posé à notre pays et à l’Union européenne pour répondre à l’attente de ces réfugiés et migrants », écrivent les organisations non-gouvernementales dans une lettre ouverte à François Hollande.

Parmi les actions demandées, la mise à l’abri « dans des dispositifs en dur » des réfugiés et migrants se trouvant sur le sol français. A Calais, où des milliers de migrants campent dans des tentes et abris de fortune en attendant de pouvoir se rendre en Grande-Bretagne, « il faut sortir de la logique d’encampement », soulignent-elles. « Des conditions d’accueil décentes sont indispensables pour que les migrants puissent être correctement informés et exercer sereinement leurs droits, notamment de demander l’asile », précisent les ONG.

Dans les pays de première arrivée sur le territoire de l’Union européenne, les ONG s’inquiètent de la mise en place de « centres d’identification et d’enregistrement » destinés à faire le tri entre demandeurs d’asile et migrants économiques. « Pouvez-vous nous garantir que ces centres ne seront pas des lieux de privation de liberté, des prisons aux portes de l’Europe ? « , demandent-elles au président Hollande.

Elles l’appellent aussi à plaider pour que l’UE remette à plat le système d’asile européen et à « renégocier avec le Royaume-Uni les règles d’entrée sur le territoire britannique ».

« La France et ses partenaires européens doivent, d’urgence, ouvrir des voies d’accès légales et sûres pour les personnes qui se trouvent dans des pays tiers (Liban, Jordanie, Libye etc..) et qui souhaiteraient rejoindre l’Europe sans risquer leur vie et sans avoir recours à des passeurs », ajoutent-elles. « La délivrance de visas et la suppression des visas de transit aéroportuaire s’imposent, comme s’imposent le soutien au regroupement familial et la sécurisation des parcours », selon les ONG.

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