Les biens culturels détruits par le terrorisme et la guerre (en images)
Depuis sa montée en puissance en 2014, le groupe jihadiste État islamique (EI) s’est livré à « un nettoyage culturel » en rasant une partie des vestiges de la Mésopotamie antique ou en revendant des pièces au marché noir. Le site de Nimrod, joyau de l’empire assyrien fondé au XIIIe siècle, a été dévasté. Des vidéos avaient déjà montré des combattants de l’EI détruire le site au bulldozer, à la pioche ou à l’explosif ou saccager des trésors pré-islamiques dans le musée de Mossoul.
Nimrod aujourd’hui.
Le groupe s’en est aussi pris à Hatra, cité de la période romaine vieille de plus de 2.000 ans. (Ici, avant destruction). Dans le chaos qui a suivi l’invasion américaine de 2003, au moins 32.000 pièces avaient été volées sur les 12.000 sites archéologiques répertoriés. À Bagdad, 15.000 autres pièces avaient été dérobées dans le Musée national.
À Palmyre, l’EI a détruit les plus beaux temples ainsi que plusieurs des célèbres tours funéraires.
(Le même si après destruction). L’EI a aussi vandalisé le site archéologique assyrien de Tell Ajaja et détruit ou pillé les sites de Mari, Doura Europos, Apamée et autres.
La mosquée des Omeyyades aujourd’hui.
Mais l’EI n’est pas le seul responsable des ravages. Depuis le début du conflit syrien en 2011, une grande partie des destructions ont été provoquées par des combats à l’artillerie lourde. À Alep, le minaret seldjoukide de la mosquée des Omeyyades s’est effondré et le souk aux boutiques parfois centenaires a été partiellement détruit par les flammes. La citadelle a vu une section de ses remparts s’effondrer.
Tombouctou, « la cité des 333 saints » inscrite au patrimoine mondial de l’humanité, est restée d’avril 2012 à janvier 2013 sous le contrôle de groupes armés islamistes liés à Al-Qaïda. En juin 2012, les jihadistes ont entrepris de démolir plusieurs mausolées, témoignage de l’âge d’or de la ville au XVIe siècle. En janvier 2013, l’Institut de recherches islamiques Ahmed Baba a été saccagé mais la majeure partie des célèbres manuscrits et livres précieux avaient été mis à l’abri.
Reste d’un mausolée de Tombouctou.
En août 2012, des islamistes ont démoli à coups de pelleteuse et profané le mausolée du sage Al-Chaab al-Dahmani à Tripoli. Ils ont aussi fait exploser le mausolée du cheikh Abdessalem al-Asmar, un théologien soufi du XVIe siècle à Zliten. Une bibliothèque et une université du même nom ont également été la cible d’actes de destruction et de pillage.
En mars 2001, le chef suprême des talibans, le mollah Omar, a ordonné la destruction des deux Bouddhas géants de Bamiyan, trésors archéologiques vieux de plus de 1.500 ans, jugés « anti-islamiques » car mettant en scène des représentations humaines. Pendant 25 jours, des centaines de talibans venus de tout le pays se sont acharnés à détruire les gigantesques statues, à coups de roquettes et de dynamite.
Après destruction.
Fin 1991, lors du conflit serbo-croate, la ville médiévale de Dubrovnik, classée au patrimoine mondial de l’humanité, a été ravagée. La bibliothèque nationale de Sarajevo, joyau de l’architecture austro-hongroise du XIXe siècle, a été détruite en août 1992 par l’artillerie des forces serbes bosniaques pendant la guerre inter-communautaire de Bosnie.
En novembre 1993, le vieux pont de Mostar, considéré comme un chef-d’oeuvre de l’architecture ottomane, a été détruit par les forces croates de Bosnie.
Après destruction.
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