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Le vol MH 370 égaré dans un océan de déchets

Stagiaire Le Vif

L’épave du Boeing pourrait se diriger vers le vortex d’ordures de l’océan Indien. L’enquête sur le vol de la Malaysia Airlines révèle un problème connu, mais peu médiatisé : les tonnes de déchets qui polluent les océans.

« C’est la première fois que le monde entier nous regarde, c’est donc le bon moment pour que les gens comprennent que nos océans sont des dépotoirs », explique Kathleen Dohan, une scientifique américaine qui étudie les courants marins. De semaine en semaine, les fausses pistes se sont succédé, mais aucune trace du Boeing 777. Du plastique, du matériel de pêche ou des morceaux de containers, voilà tout ce qu’ont trouvé les équipes de recherche.

Un tourbillon attire les déchets

La scientifique Kathleen Dohan a retracé le parcours des déchets dans l’océan pour savoir où ils finissent. Dans l’océan Indien ceux-ci sont attirés par un tourbillon. Les recherches du Boeing 777 se concentrent juste à côté du tourbillon, à l’ouest de l’Australie. Et les débris de l’avion pourraient se trouver parmi une multitude d’autres déchets.

Avec le temps, la plupart des détritus se décomposent en petits morceaux. Mais parfois, ils s’agglutinent et forment des débris beaucoup plus importants. Voilà pourquoi les satellites ont si souvent confondu les débris de l’avion avec des ordures.

Les débris du Boeing se dirigeraient vers un vortex de déchets

Dans l’océan Pacifique, un premier vortex de détritus a été découvert en 1997. Dans l’océan Indien, le vortex d’ordures n’a été révélé qu’en 2010 et reste peu exploré. « Il mesure environ cinq millions de kilomètres carrés, mais ses frontières ne sont pas définies. La zone change avec les saisons. Vous pouvez placer des filets à un endroit, revenir le lendemain, et constater que les déchets se sont déplacés », précise le scientifique Marcus Eriksen.

Le Boeing 777 de la Malaysia Airlines s’est peut-être crashé à l’ouest de l’Australie, là où les recherches s’effectuent actuellement. Si c’est le cas, l’épave et ses débris pourraient être attirés par le tourbillon de l’océan Indien. Ils seraient alors en route vers Madagascar, et atteindraient le vortex d’ordures dans un an.

90 % des débris sont constitués de plastique

Dans l’océan Indien, les scientifiques ont retrouvé des déchets très volumineux, comme des caisses et des containers de navires, des pans entiers de bâtiments, des quais, des bateaux et d’autres gros objets. Mais 90 % des déchets des océans sont constitués de plastique. « Nous assistons à une accumulation abondante de micro-plastiques : des sacs jetables, des capsules, des bouteilles, des ustensiles… J’ai retrouvé des briquets dans des centaines de squelettes d’oiseaux », explique Marcus Eriksen.

Cette accumulation de déchets dans l’océan a un impact important sur l’écosystème aquatique. « On peut voir des morsures de poisson sur les déchets. Progressivement, les plastiques deviennent de plus en plus petits. Au point de pouvoir être ingérés par des oiseaux, des tortues ou des poissons », explique Nikolai Maximenko, océanographe à l’Université d’Hawaii.

Le vortex de l’océan Pacifique en vidéo :

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