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Le séisme japonais a réveillé le fantôme de Tchernobyl

Le risque de fusion d’un réacteur nucléaire au Japon après le séisme fait réapparaître le cauchemar de Tchernobyl en Ukraine, même si la situation ne peut être comparée à la pire catastrophe de l’histoire du nucléaire civil, selon des experts.

Deux explosions dans la centrale nucléaire japonaise de Fukushima endommagée par le séisme et le tsunami se sont produites à environ un mois avant le 25e anniversaire de la catastrophe de Tchernobyl le 26 avril 1986.

« Le Tchernobyl japonais », écrit lundi le quotidien ukrainien Segodnia. Le journal populaire Komsomolskaïa Pravda publie une interview avec le scientifique Ilguiz Iskhakov, l’un des milliers de « liquidateurs » des conséquences de la catastrophe de Tchernobyl qui avoue rester tout le temps devant son ordinateur, en surveillant l’évolution de la situation au Japon.

Le 26 avril 1986, à 01h23, le réacteur numéro 4 de la centrale soviétique de Tchernobyl, dans le nord de l’Ukraine, a explosé au cours d’un test de sécurité, causant la plus grande catastrophe du nucléaire civil. Selon les données officielles, 2,3 millions de personnes ont souffert de ce drame.

Pour M. Iskhakov, le monde a toutefois tiré les leçons de cette catastrophe. « Après Tchernobyl, la communauté nucléaire a commencé à se préparer soigneusement aux situations les plus improbables », a-t-il dit.

Il a également loué les autorités japonaises pour avoir fourni rapidement des informations sur l’accident, contrairement aux responsables de l’URSS qui avaient caché pendant des jours l’ampleur de la catastrophe. « Le gouvernement a informé les gens sur ce qui s’est passé et les risques en terme de sécurité. Ils ne prennent pas les gens pour des idiots », a-t-il souligné.

Le chef adjoint du Centre de Tchernobyl pour la sécurité nucléaire, Valéri Glygalo, a pour sa part souligné qu’il ne fallait pas comparer les deux accidents. « Les réacteurs japonais sont modernes et conçus spécialement pour des zones sismiques, même si ce qui s’est passé a dépassé les normes. Il n’y aura pas de conséquences graves comparables à celles de Tchernobyl », a-t-il affirmé.

Le Vif.be, avec Belga

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