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Le roi Felipe VI demande à Mariano Rajoy de tenter de former un nouveau gouvernement

Le roi Felipe VI d’Espagne a chargé jeudi le chef du gouvernement sortant, le conservateur Mariano Rajoy, de tenter de former un nouveau cabinet et de mettre ainsi fin à plus de sept mois de blocage politique, a annoncé M. Rajoy.

« Le roi m’a demandé de tenter l’investiture (…) j’ai accepté cette mission », a déclaré Mariano Rajoy en précisant qu’il allait « redoubler d’efforts » pour obtenir les appuis nécessaires au Parlement.

Mariano Rajoy, au pouvoir depuis fin 2011, doit désormais continuer à négocier pour trouver des alliés.

Son Parti populaire a remporté les élections législatives du 26 juin avec 33% des suffrages et 137 élus, mais il est très loin de la majorité absolue de 176 sièges qui lui permettrait de gouverner seul.

Il doit donc convaincre les autres formations de lui donner les voix qui lui manquent pour obtenir la confiance du Parlement.

Il est cependant isolé pour l’instant, seul les centristes de Ciudadanos ayant accepté de s’abstenir pour lui permettre de former un gouvernement.

Aux législatives de décembre 2015, les Espagnols avaient fait entrer au Parlement deux nouveaux partis, dans un espoir de renouveau pour un pays meurtri par la crise et des années de corruption de la classe politique dirigeante.

Le Parti populaire au pouvoir et son traditionnel adversaire le PSOE (Parti socialiste ouvrier espagnol), avaient dû faire de la place à Ciudadanos, libéral et en croisade contre la corruption et à Podemos, décidé à mettre fin à l’austérité.

Mais le Parlement fragmenté n’avait pas réussi à doter l’Espagne d’un nouvel exécutif car ces quatre formations n’ont jamais trouvé d’accord sur un cabinet.

Un nouveau scrutin législatif, le 26 juin, a reproduit la même situation, même s’il a donné un peu plus d’avance au PP, avec 14 sièges de plus qu’en décembre.

L’Espagne est dirigée depuis décembre par un exécutif sortant qui ne peut engager aucune nouvelle réforme, alors que les dossiers chauds s’accumulent.

Il lui faut notamment réduire drastiquement son déficit après avoir évité de justesse une sanction de la Commission européenne. Et Madrid doit aussi tenter d’apaiser les ardeurs indépendantistes en Catalogne, où le Parlement a voté mercredi pour la mise en oeuvre d’un processus de « déconnexion ».

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