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Le programme de l’Arabie Saoudite pour déradicaliser les djihadistes

Le Vif

L’Arabie Saoudite a mis en place un programme ainsi qu’une série de mesures pour réinsérer les djihadistes dans la société, après leur déradicalisation.

Abu Nawaf (nom d’emprunt) a donné une interview au New York Times à propos du système carcéral mis en place en Arabie Saoudite. « La prison ne sert pas simplement à punir quelqu’un puis à le laisser sortir. Ce serait dangereux pour lui comme pour la société. S’il sort et qu’il se sent bien avec lui-même, sa famille et la collectivité, alors c’est mieux« , explique-t-il. L’homme occupe un poste important dans un établissement chargé d’accueillir plus de 5 000 prisonniers, dont des personnes parties faire le djihad dans les pays voisins pour le compte du groupe terroriste al-Qaïda.

Procédure de déradicalisation

Le pays a mis en place une série de mesures visant à s’assurer de la déradicalisation des prisonniers. Tout d’abord, une rencontre avec un psychologue, pour comprendre les mécanismes de la radicalisation du prévenu. Ensuite, une rencontre avec un religieux, pour les « remettre dans le droit chemin », notamment en expliquant que le djihad auquel ils participent n’a pas de valeur religieuse car il n’est pas décrété par des autorités officielles.

Un accès à des cellules familiales (Family House) pour ceux qui ont un bon comportement est également prévu, pour leur permettre de reprendre un contact régulier avec leurs femmes et leurs enfants. Ces cellules familiales donnent droit à des avantages, comme un meilleur repas, un meilleur lit ou une plus grande télévision. Ils peuvent également y accueillir leur femme plus souvent, au lieu d’une visite par mois.

Les autorités saoudiennes se félicitent d’un taux de récidive assez faible, même si aucune statistique n’est disponible pour confirmer cette tendance. En effet, des ‘rechutes’ peuvent être possibles, comme cela a été le cas avec Yousef al-Sulaiman, qui s’est fait exploser dans une mosquée du pays, rapporte Slate. « Ici, nous traitons une maladie idéologique, explique un psychologue au NY Times. Comme quand un enfant tombe malade puis se rétablit, il arrive que le mal revienne plus tard.« 

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