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Le premier vol régulier ouvre un nouveau chapître dans la relation Cuba-USA

Le premier vol régulier entre les Etats-Unis et Cuba depuis plus de 50 ans a atterri mercredi dans la grande île caribéenne, marquant une nouvelle étape dans le rapprochement entre les deux anciens ennemis de la Guerre froide.

« Ce fut une émotion incroyable ! Tous les passagers (…) qui voyageaient sur ce vol historique avaient le sourire et étaient émus d’arriver », a décrit à l’AFP Giselle Cortes, 34 ans, cadre américaine de la compagnie JetBlue Airways, dont le vol 387 est arrivé à 10H57 (14H57 GMT) à Santa Clara, dans le centre de l’île.

L’appareil et ses 150 passagers avaient décollé une heure plus tôt de l’aéroport de Fort Lauderdale (Floride), dans le sud-est des Etats-Unis. Parmi eux figurait le secrétaire américain aux Transports Anthony Foxx, qui doit rencontrer des responsables cubains dans l’après-midi à La Havane.

« Ma grand-mère est Cubaine, elle est partie (de l’île) il y a 60 ans, je suis la première de ma génération à (re)venir à Cuba, ma seconde patrie. Je suis émue de revenir à la maison, d’avoir enfin l’opportunité de revoir la famille », a encore confié Mme Cortes.

Peu après l’atterrissage de l’appareil, deux passagers ont descendu les premiers les marches de l’escalier mobile munis de drapeaux cubain et américain qu’ils ont symboliquement échangé avant de s’embrasser une fois sur le tarmac, alors qu’une centaine de proches et de curieux attendaient à la sortie du petit aéroport.

Dans un tweet, le secrétaire d’Etat américain John Kerry a salué « un nouveau pas en avant » dans les relations entre les anciens ennemis « un an à peine après avoir hissé le drapeau américain à la Havane » au moment du rétablissement des relations diplomatiques entre les deux pays.

Ce premier vol régulier depuis 1961, date de la rupture des relations diplomatiques entre les deux pays, fait partie « des grands moments de l’Histoire », s’est réjoui de son côté Mark Gale (BIEN : Gale), directeur de l’aéroport de Floride, comparant l’événement aux premiers pas de l’Homme sur la Lune.

« Ceci est un petit avion pour les passagers, mais un énorme progrès pour la reconnexion de l’humanité », a-t-il confié à l’AFP.

L’engouement des visiteurs Américains

Cette liaison fait partie des 110 vols quotidiens prévus par un accord conclu en février entre Washington et La Havane, dans la foulée de leur rapprochement historique engagé depuis fin 2014.

Sur les 110 concernés par l’accord, quelque 90 vols sont déjà autorisés par La Havane et Washington à destination de la capitale cubaine et de neuf autres aéroports de l’île.

Seule une vingtaine de vols charters, autorisés depuis 1979, opéraient jusque-là quotidiennement sous certaines conditions.

Depuis l’annonce choc du dégel de leurs relations, les deux pays ont concrétisé plusieurs avancées, notamment diplomatiques.

Les Etats-Unis ont retiré Cuba de leur liste des pays soutenant le terrorisme, ouvrant la voie à la reprise officielle des relations entre les ex-ennemis, le 20 juillet 2015. Depuis, La Havane et Washington ont notamment rétabli un service postal direct, et les hôteliers et croisiéristes américains ont commencé à revenir à Cuba.

A la faveur des assouplissements à l’embargo consentis par la Maison Blanche, le nombre visiteurs américains sur l’île a fortement augmenté ces derniers mois.

Le simple tourisme est toujours officiellement interdit pour les voisins du nord, mais depuis un an et demi, il suffit simplement aux voyageurs de sélectionner une des 12 catégories autorisées (voyages religieux, universitaires, sportifs ou culturels notamment) et de signer un formulaire du Bureau américain pour le contrôle des avoirs étrangers (OFAC) pour être autorisé à voyager sur l’île.

En 2015, Cuba a reçu un total de 161.233 visiteurs Américains, soit une hausse de 76% par rapport à 2014. Une tendance confirmée depuis le début de l’année avec 94.000 séjours d’Américains entre janvier et avril (+93%).

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