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« Le blocus doit être levé, pour que Gaza puisse se développer »

Le Vif

Gaza sombrera à nouveau dans la guerre dans quelques mois si Israël ne lève pas son blocus, estime James Rawley, le coordinateur des opérations humanitaires de l’ONU dans l’enclave palestinienne.

Il a exprimé son avis dans une interview à l’AFP, publiée lundi. Parallèlement, la délégation de négociateurs israéliens est arrivée lundi matin au Caire (Egypte) pour un nouveau round de pourparlers indirects avec les Palestiniens. L’objectif est de transformer le cessez-le-feu actuel de 72 heures (entré en vigueur lundi à 00h01 heure locale) en trêve durable dans la bande de Gaza, mettant fin aux combats qui ravagent l’enclave palestinienne depuis le 8 juillet, ont annoncé des responsables égyptiens.

La communauté internationale a échoué, estime M. Rawley. « Trois bases de l’ONU ont été attaquées et des gens sont morts, donc nous avons échoué, collectivement (…) à mettre fin au massacre et à protéger les gens », a-t-il dénoncé, avant de souligner que sans levée du blocus, une paix durable était presque illusoire.

« Le blocus doit être levé, pas seulement pour faire parvenir du matériel afin de reconstruire, mais pour permettre à Gaza de faire ce qu’elle faisait très bien il y a 10 ans: commercer », a affirmé M. Rawley.

« Gaza a un potentiel immense. Les gens sont pleins d’initiative, ils sont bien éduqués, il existe des marchés potentiels, en Israël et en Cisjordanie. Le blocus doit être levé, pour que Gaza puisse se développer », a encore dit ce responsable.

La levée du blocus est l’une des exigences fondamentales des Palestiniens dans leurs négociations avec Israël pour un accord durable de cessez-le-feu. Parmi les demandes du Hamas, qui contrôle la bande de Gaza, figurent aussi l’extension des zones de pêche, l’ouverture d’un port et d’un aéroport.

Israël impose un blocus à la bande de Gaza depuis la capture en juin 2006 du soldat Gilat Shalit, libéré en 2011. Le pays contrôle de façon stricte espace aérien, eaux territoriales, trafic de marchandises et mouvements migratoires. Certaines restrictions sur l’importation de nourriture et de matériel de construction ont été levées en 2010, mais Gaza reste terriblement isolée.

Israël répète depuis le début du conflit qu’il refuse de négocier « sous les tirs » de roquette du Hamas. Le 8 juillet dernier, l’Etat hébreu a lancé l’opération « Bordure protectrice » pour faire cesser les tirs et détruire le réseau de tunnels servant à des incursions sur son territoire. Depuis, 1.939 Palestiniens sont morts, et côté israélien, 67 personnes ont péri.

Sur le plan matériel, selon de premières estimations, les besoins s’élèvent entre 6 et 8 milliards de dollars (4,5 à 6 mds d’euros), et les agences humanitaires ont besoin de 380 millions de dollars pour fournir une aide de première nécessité, a dit M. Rawley, dressant un sombre tableau: plus de 10.000 maisons, « une grande partie » des capacités industrielles et « jusqu’à la moitié » des terres agricoles ont été détruits, et plus de 300.000 personnes se retrouvent au chômage.

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