© Capture d'écran de la page facebook Canton Marittimo

La Sardaigne bientôt suisse ?

Stagiaire Le Vif

Une annexion de la Sardaigne à la Suisse, « terre d’autonomie et de démocratie par excellence » : c’est ce que prône le mouvement « Canton Marittimo » sur sa page Facebook.

Le mouvement est né sur Facebook quelques semaines avant les élections régionales de ce début d’année en Sardaigne. Si, au départ, il ne se voulait qu’une simple provocation, un signe de protestation envers la négligence et l’inefficacité du pouvoir central en Sardaigne, il a très vite pris de l’ampleur en suscitant l’adhésion de milliers de Sardes, et de Suisses.

« Canton Marittimo » (ou Canton Maritime), baptisé ainsi puisque la Sardaigne, qui deviendrait par cette annexion le 27e canton suisse, serait le seul à se trouver en pleine mer. Le mouvement a d’ailleurs déjà choisi un nouveau drapeau pour cet éventuel nouveau canton : les quatre maures sardes sur fond de drapeau suisse accompagnés du nom du canton.

La Sardaigne, point de départ historique de l’unification italienne, en a assez d’être la cinquième roue du carrosse de la République italienne et de subir la négligence, le clientélisme et l’incompétence du gouvernement central, a déclaré Andrea Caruso, à l’origine du mouvement. L’île voit en revanche la Suisse comme un guide vers l’excellence administrative et une autonomie totale, comme celle dont jouissent les cantons helvètes, si chère aux Sardes.

Si son idée n’était pas des plus sérieuses au départ, Andrea Caruso considère néanmoins qu’elle n’est pas si farfelue. Il estime en effet que, si elle le voulait, l’Italie pourrait vendre la Sardaigne à la Suisse exactement comme elle le ferait pour un bien artistique. Selon lui, les Italiens n’y verraient d’ailleurs pas d’inconvénient tant la Sardaigne est isolée du reste de la botte et qu’elle ne présente du reste aucun patrimoine artistique en dehors de quelques pierres mystérieuses. Tandis que du côté suisse, on semble déjà très enthousiaste à l’idée d’accueillir une région à la nature préservée à mettre en avant et qui offrirait un accès à la mer que la République helvétique ne possède pas actuellement.

Et d’ajouter : « Nous avons aujourd’hui la confirmation que de nombreux citoyens sardes et suisses sont intéressés par une éventuelle annexion et cela nous pousse à continuer dans cette voie, car nous y voyons d’extraordinaires perspectives d’avenir pour la Sardaigne ».

S’il reconnaît qu’une telle annexion irait à l’encontre de l’article 5 de la Constitution italienne, stipulant que « la République est une et indivisible », il ne voit toutefois pas pourquoi un peuple uni et déterminé ne réussirait pas à obtenir ce qu’il demande. Par ailleurs, il considère que si l’on modifiait certaines dispositions et que l’on reconnaissait aux Sardes le statut de « peuple », ceux-ci pourraient faire valoir leur droit à l’autodétermination et s’affranchir de Rome.

L’idée n’emballerait cependant pas la majorité du million et demi de Sardes qui habitent sur l’île.

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