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La RDC menacée de sanctions par l’UE, faute d’élections en 2017

Le Vif

Les 28 pays de l’UE demanderont officiellement lundi à la République démocratique du Congo d’organiser des élections en 2017, menaçant de sanctions individuelles ceux qui s’opposeraient à ce processus, a appris l’AFP vendredi de sources diplomatiques à Bruxelles.

A l’occasion d’une réunion à Luxembourg, les ministres des Affaires étrangères des 28 vont demander à la chef de la diplomatie de l’Union européenne, Federica Mogherini, « de commencer à identifier les différentes personnalités qui seraient opposées à la tenue d’élections », en vue de possibles sanctions, a expliqué un diplomate européen.

« Nous avons besoin d’éléments de preuves suffisamment solides pour les sanctionner », a-t-il ajouté. Il n’a pas cité de cibles qui seraient déjà identifiées, mais évoqué « des gens autour de (Joseph) Kabila », le président congolais.

L’UE entend condamner les violences meurtrières survenues en RDC, en particulier à Kinshasa, les 19 et 20 septembre, deux jours où « la donne a changé » dans ce pays d’Afrique centrale, selon un autre diplomate européen. Ces violences, qui ont fait au moins 50 morts selon l’ONU, sont les pires qu’ait connues Kinshasa depuis janvier 2015.

Elles sont survenues à l’expiration du délai offert par la Constitution au président Kabila pour convoquer une élection présidentielle, trois mois avant la fin de son mandat le 19 décembre.

M. Kabila, au pouvoir depuis 2001, a été réélu en 2011 dans des conditions très contestées. La Constitution lui interdit de se représenter mais il ne montre aucun signe de vouloir quitter son poste.

Le dépassement du délai de convocation aux urnes a déclenché des manifestations d’hostilité au président qui ont été réprimées dans le sang. Plusieurs policiers ont aussi été tués par des opposants.

Les 28 membres de l’UE, qui s’étaient déjà dits en mai « vivement préoccupés » par la situation en RDC, attendent désormais de Kinshasa l’organisation d’élections présidentielle et législatives « dans le délai le plus court possible au cours de l’année 2017 », a précisé l’un des diplomates.

Ils brandissent la menace de sanctions individuelles qui pourraient notamment se traduire par des restrictions de séjour dans l’UE.

Début octobre la Belgique avait déjà décidé de limiter à six mois maximum (contre un an auparavant) la durée des visas accordés aux détenteurs de passeports diplomatiques de la RDC.

De leur côté, les Etats-Unis avaient adopté le 28 septembre des sanctions financières contre deux hauts responsables militaires proches de Joseph Kabila « accusés de saper le processus démocratique ».

Il s’agit du général-major Gabriel Amisi Kumba (dit « Tango Four »), commandant des forces armées de la RDC (FARDC) pour la première zone de défense du pays, et du général John Numbi Banza Tambo, ancien inspecteur de la police nationale.

En juin, Washington avait déjà annoncé des sanctions financières contre le chef de la police de Kinshasa, le général Célestin Kanyama, le tenant pour responsable de violences et de disparitions dans la capitale congolaise.

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