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La Monuc prépare ses bagages en RDC

Ban Ki-Moon,le secrétaire général de l’ONU annonce une première phase partielle de retrait des militaires de l’ONU (Monuc) au Congo dès juin 2010. Il souhaite néanmoins prolonger d’un an leur mandat – qui prend fin en mai 2010 – afin d’assurer la protection des civils et la stabilité du pays.

Ban Ki-Moon,le secrétaire général de l’ONU annonce une première phase partielle de retrait des militaires de l’ONU (Monuc) au Congo dès juin 2010. Il souhaite néanmoins prolonger d’un an leur mandat – qui prend fin en mai 2010 – afin d’assurer la protection des civils et la stabilité du pays.

Ban KI-Moon prévoit le départ de 2000 soldats de la Monuc installés dans l’ouest du pays. Ce communiqué répond à une requête du président congolais, Joseph Désiré-Kabila. Il espère que tous les militaires onusiens quittent le pays avant le 31 août 2011.

Le secrétaire général de l’ONU reste sceptique sur cette dernière possibilité. « Une stratégie de retrait responsable » dépendra du degré de protection des civils, de la certitude d’un état de droit et de l’existence d’institutions de sécurité viables. L’ONU enverra une délégation du Conseil en RDC, au Rwanda et en Ouganda la semaine du 19 avril afin d’évaluer la situation sur le terrain.

Par ailleurs, le gouvernement congolais a fait savoir par le biais de son représentant permanent à l’ONU, l’ambassadeur Ileka Atoki, qu’il souhaitait le remplacement du chef de la Monuc, le britannique Alan Doss. Selon le journal « le Potentiel », les autorités lui reprocherait son népotisme et sa condescendance. Le Français Jean-Marie Guéhenno, ancien secrétaire général adjoint de l’ONU en charge du maintien de la paix ou un diplomate belge, dont le nom n’a pas filtré, pourraient le remplacer .

Nouveaux conflits dans le nord-ouest


Les Forces Armées de la RDC (FARDC, l’armée gouvernementale), soutenues par la Monuc, poursuivaient lundi après-midi des insurgés enyeles (appelés aussi Lobalas) dans la province de l’Equateur, au nord-ouest du pays. Ces derniers – une centaine – ont récupéré des armes et des munitions abandonnées par les FARDC. Ils ont ensuite assiégé l’aéroport de Mbandaka, le chef-lieu, avant de se faire déloger puis pourchasser. Selon la radio onusienne Okapi, les combats ont fait quatorze morts, dont deux membres de la Monuc, un soldat ghanéen et un employé civil.

Jean-claude Baende, le gouverneur de la province, a affirmé que les FARDC contrôlaient la situation. Il a appelé les populations à reprendre leurs activités normales. Pourtant, ce n’est pas la première fois que les enyeles font parler d’eux dans la région. D’octobre à décembre 2009, ils ont affronté la communauté Monzaya et les policiers pour la possession d’un étang très poissonneux à Dongo. Suite à ce conflit, 270 personnes sont mortes, dont 187 civils, et 190 000 ont fui la région majoritairement pour les pays voisins, Congo et Centrafrique. A l’époque, les autorités avaient déjà jugé la situation sous contrôle.

Le nord-est du pays reste lui aussi sous le feu des balles. La radio Okapi a révélé ce samedi la mort de deux militaires congolais après des affrontements avec le Front Populaire pour la Justice au Congo (FPJC). Cette milice, une résurgence du Front de Résistance Patriotique de l’Ituri (PRPI), a attaqué plusieurs maisons et boutiques de Komanda afin de se ravitailler en nourriture et vêtements, selon son commandant, Charif Manda. Ce district possède d’importantes ressources aurifères.

De nombreuses opérations militaires se déroulent donc, actuellement, en RDC. La Monuc représente la plus importante force de maintien de la paix dans le monde avec plus de 20 000 soldats sur le terrain. Cela fait dix ans qu’elle tente d’assurer la sécurité des civils au côté des forces gouvernementales face aux différentes rébellions qui gangrènent toujours la République Démocratique du Congo.

Gullaume Bur, avec Belga.

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