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La messagerie personnelle d’Hillary Clinton au coeur d’une controverse

Plus de 60.000 messages accumulés en quatre ans, dont la moitié ont été supprimés: la messagerie personnelle d’Hillary Clinton, ancienne secrétaire d’Etat, est au coeur d’une controverse politique et médiatique aux Etats-Unis.

Au début du premier mandat de Barack Obama en 2009, Hillary Clinton devient secrétaire d’Etat et décide d’utiliser le serveur de communication installé pour son mari, l’ancien président Bill Clinton.

Le nom de domaine clintonemail.com est enregistré, et l’adresse hdr22@clintonemail.com devient l’adresse d’Hillary Clinton, à la fois pour ses fonctions officielles et sa correspondance privée. « Je pensais qu’il serait plus simple d’avoir sur moi un seul appareil plutôt que deux pour le travail et pour mes emails personnels », a-t-elle justifié mardi.

Dans un questions-réponses de neuf pages, le bureau personnel d’Hillary Clinton a indiqué que la secrétaire d’Etat avait commencé à utiliser sa messagerie en mars 2009 (auparavant, elle utilisait celle du Sénat).

En octobre 2014, le département d’Etat a demandé à Hillary Clinton et d’autres anciens secrétaires d’Etat, dont Madeleine Albright, Colin Powell et Condoleezza Rice, de remettre pour archivage toute communication liée à leurs responsabilités, comme le prévoit la loi. Son compte contenait exactement 62.320 messages reçus ou envoyés.

Les avocats d’Hillary Clinton ont effectué une recherche pour déterminer quels messages avaient été envoyés à des adresses « .gov », ou à une liste de plus de 100 responsables américains, ou contenaient des termes spécifiques comme « Libye ». Un seul message avec un responsable étranger (britannique) a été trouvé.

Au total, 30.490 messages ont été remis au département d’Etat en décembre 2014, et le reste, soit 31.830 messages privés et personnels, ont alors été supprimés. « Personne ne veut que ses emails personnels soient rendus publics, je pense que la plupart des gens peuvent le comprendre, et respectent la vie privée », a dit Hillary Clinton.

Les messages remis au département d’Etat, après avoir été expurgés d’informations sensibles, seront publiés sur internet, à la demande d’Hillary Clinton. La loi américaine n’oblige pas les responsables gouvernementaux à utiliser une adresse officielle, et la pratique n’était pas inhabituelle, du moment que les messages étaient conservés. Mais, comme le retrace le Washington Post, de nombreuses consignes et réglementations recommandaient aux fonctionnaires fédéraux d’utiliser un compte officiel.

En 2009, une réglementation fédérale a par exemple permis l’utilisation d’un email personnel à condition que les messages soient « conservés dans le système de sauvegarde » de l’agence concernée.

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