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La Grèce alourdit les peines contre le négationnisme et le racisme

Le Vif

Les peines réprimant le racisme, l’antisémitisme et les incitations à la haine vont être alourdies en Grèce, aux termes d’une loi adoptée mardi soir dans un pays où se maintient à un niveau significatif le parti d’inspiration néonazie Aube dorée.

La nouvelle loi prévoit des peines de trois ans de prison, au lieu de deux précédemment, et des amendes pouvant aller jusqu’à 20.000 euros, pour « incitation à la discrimination, à la haine ou à la violence » sur des questions de race, de religion, de handicap ou d’orientation sexuelle. Une peine équivalente punira désormais la négation ou l’apologie de l’Holocauste, des génocides ou des crimes contre l’humanité.

Il aura fallu plus d’un an de débats pour réformer l’ancienne législation de 1979, et des appels de la Commission européenne et du Congrès juif mondial. Le projet de loi avait été retiré l’an dernier lorsque le principal parti de la coalition au pouvoir, Nouvelle démocratie (ND, droite) avait suggéré d’exclure des sanctions les prêtres et les militaires. Or, des membres importants de l’Eglise orthodoxe ont déjà proféré des remarques d’inspiration antisémite ou visant les homosexuels, tandis que des vidéos ont circulé de militaires chantant des slogans anti-albanais et anti-turcs.

La bonne performance d’Aube dorée aux dernières élections locales et européennes du mois de mai a été le déclic de l’exhumation du texte. Alors que la totalité de ses seize députés et deux ex-députés sont mis en examen, dont plusieurs en détention provisoire, dans la foulée du meurtre d’un musicien antifasciste l’an dernier à Athènes, Aube dorée est toujours bon troisième des sondages, derrière ND et Syriza, le parti de gauche radicale et loin devant les socialistes du Pasok, deuxième membre de la coalition au pouvoir. Aube dorée a réussi a réunir 16% des voix sur le nom de son candidat à la mairie d’Athènes, et à faire élire trois députés européens sur 21.

Le leader du parti, Nikos Michaloliakos, a lui-même nié publiquement l’existence des chambres à gaz et des fours crématoires pendant la Deuxième guerre mondiale, tout en qualifiant Adolf Hitler de « personnage historique majeur du 20e siècle ».

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