L’Otan doit renforcer ses forces navales pour répondre à la menace croissante posée par la hardiesse et l’agressivité de la Russie, ont estimé plusieurs responsables de l’organisation mercredi lors d’une conférence à Londres.
Récemment, l’organisation a concentré ses efforts maritimes sur la lutte contre le terrorisme et la piraterie mais elle doit aujourd’hui davantage se préparer à contrer les ambitions militaires de la Russie, ont-ils souligné. « La présence maritime internationale de la Russie a significativement augmenté au cours des dernières années, en particulier depuis l’irruption de la crise ukrainienne en 2014 », a souligné le commandant adjoint des forces alliées en Europe (D-Saceur), le général Adrian Bradshaw. « La fédération de Russie observe et collecte probablement des informations sur les unités navales de l’Otan dans la Baltique, l’Atlantique, la Méditerranée et la mer Noire, usant de méthodes qui peuvent être considérées comme téméraires voire même parfois agressives », a-t-il ajouté. Un des aspects sur lesquels l’Otan doit particulièrement se concentrer est la manière de mieux projeter ses forces maritimes au sol en utilisant des unités amphibies et un soutien aérien, a pour sa part déclaré le commandant du Commandement maritime allié, le vice-amiral Peter Hudson.
L’Otan se prépare à lancer son plus grand exercice depuis la Guerre froide, « Trident Juncture », qui aura lieu en octobre et novembre en Italie, en Espagne et au Portugal. « Nous devons renforcer leur approche à la crise de haute intensité », a déclaré le commandant suprême allié pour la Transformation (Cact), le général Jean-Paul Paloméros, en référence aux forces navales de l’Alliance.
Chose rare, les militaires américains ont choisi de diffuser les images d’un avion bombardier Su-24 russe survolant l’un de leurs destroyers à basse altitude dans la mer Noire fin mai, un geste présenté comme provoquant.