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L’Italie craint une nouvelle vague d’immigration en provenance de la Libye

Le ministre italien de l’Intérieur, Roberto Maroni, estime qu’il y a environ 1,5 million « d’immigrés clandestins » en Libye qui tentent de sortir du pays à l’ouest ou à l’est mais qui pourraient aussi se diriger vers l’Italie.

Selon M. Maroni, membre du parti populiste de la Ligue du Nord, « les contrôles de police sur les côtes libyennes sont désormais inexistants. Pour le moment, les départs d’immigrés n’ont pas repris mais tout dépend du développement de la crise en Libye et cela représente un gros point d’interrogation ». L’Italie a déjà accueilli plus de 6.000 immigrés en provenance de la Tunisie à la suite de la crise qui a frappé ce pays.

Pour rappel, ses positions très hostiles à l’immigration illégale ont fait gagner à la Ligue du Nord les élections municipales de Lampedusa e Linosa, la commune la plus méridionale de l’Italie et la plus exposée aux débarquements de clandestins, comme on l’a vu dans les derniers jours.

L’inquiétude règne alors que l’Italie a reçu une réaction frileuse de la part de l’UE suite à sa demande d’étaler les réfugiés sur plusieurs pays européens. L’Allemagne, la Suède et l’Autriche lui ont opposé une fin de non-recevoir, estimant qu’il était trop tôt pour évoquer un tel scénario.

La France se dit aussi inquiète que l’Italie

Le ministre des Affaires européennes Laurent Wauquiez a estimé mercredi que l’afflux de migrants en provenance de Libye était « un vrai risque pour l’Europe qui ne doit pas être sous-estimé », assurant que la France était sur la même position que l’Italie.

« Il faut défendre de façon européenne nos frontières et on ne peut pas accueillir des flux d’immigration illégaux que l’Europe n’est pas capable d’intégrer », a dit Laurent Wauquiez.

« Ce dont on parle, ce n’est pas quelques dizaines de milliers d’immigrants illégaux qui pourraient arriver en Europe, c’est potentiellement 200 à 300.000 personnes qui sur l’année pourraient chercher à franchir la Méditerranée en direction de l’Europe », a averti le ministre, dénonçant un « angélisme » de la gauche sur ce sujet. Il a aussi indiqué que les Européens étaient d’accord sur le principe d’un plan d’aide économique à l’Afrique du Nord : « On aura besoin d’un plan Marshall à la fois européen mais plus largement impliquant les Etats-Unis, les pays d’Asie pour soutenir et stabiliser la rive sud de la Méditerranée ».

LeVif.be avec Belga

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