L’attaque surprise et décisive sur Pearl Harbor

Le Vif

L’attaque sur Pearl Harbour fut une surprise… annoncée de longue date. Retour sur cet évènement historique qui aura changé l’histoire.

Deux vagues sur l’océan. Vers 6 heures, la première se met en branle. Composée de plus de 180 avions de guerre japonais, elle gagne discrètement les environs de Pearl Harbour. Peu avant 8 heures, les engins lâchent les premières bombes. Au sol, c’est le réveil. Et la panique. « This is not a drill » (« ce n’est pas un exercice »), s’écrie le haut commandement américain. Aussitôt, mitrailleuses antiaériennes, avions et sous-marins américains lancent la riposte. Mais la lutte est inégale. Surtout qu’à 8 h 30, la deuxième vague s’amorce. En quelques instants, 160 nouveaux avions se retrouvent au-dessus du port. Et le pilonnent durant plus d’une heure. Vers 9 h 45, c’est le retour au calme. L’heure de faire un premier bilan. Et de panser les plaies.

L’attaque sur Pearl Harbour fut une surprise… annoncée de longue date. Depuis plusieurs années, les relations se dégradent entre Japon et Etats-Unis. Washington redoute particulièrement l’expansionnisme japonais en Asie orientale. Régulièrement, des incidents éclatent entre les deux pays. En 1933, le Japon quitte la Société des Nations. En 1937, les Japonais coulent un bateau américain. Et en 1939, les Etats-Unis suspendent un traité commercial bilatéral. C’est dire si la tension monte…

Lorsque la Seconde Guerre mondiale éclate, le Japon rejoint les rangs de l’Axe. Dans la foulée, l’armée impériale établit des installations militaires en Indochine française. Ce qui ne fait qu’accroître les tensions avec les Américains. Car, si ceux-ci demeurent en dehors du conflit, leurs sympathies sont évidemment occidentales. En juillet 1941, ils prennent de nouvelles sanctions économiques à l’encontre des Japonais. Ce qui déplaît fortement à ceux-ci. Tandis que de pseudo-négociations s’ouvrent entre les deux Etats, des premiers plans d’attaque sont dessinés. Pearl Harbour est la plus grande base américaine du Pacifique. Située dans l’archipel d’Hawaï, elle est au bout du monde : 3 500 kilomètres la séparent de Los Angeles et 6 500 de Tokyo. Le 7 décembre 1941, le port compte 86 bateaux, 231 avions et 25 000 hommes.

Dans le camp américain, les pertes sont sévères : huit cuirassés sont sérieusement atteints, trois croiseurs largement abîmés, 188 avions perdus et environ 2 400 marins tués. Mais le bilan aurait pu être pire. En effet, les trois porte-avions américains de la base étaient exceptionnellement absents ce matin-là. Par ailleurs, des réparations seront rapidement exécutées et plusieurs engins seront remis en état de marche.

En attendant, l’attaque sur le « port de la perle » constitue un tournant. Les Américains sont profondément choqués par cet acte violent, entrepris sans déclaration de guerre. Jusqu’alors isolationnistes, ils se montrent soudain belligérants. Le 8 décembre, le président Roosevelt annonce que les Etats-Unis entrent en guerre contre le Japon. Les Américains se lancent dans le conflit, unis et déterminés. A l’Est comme à l’Ouest, leur apport se révélera décisif sur le cours de la guerre. Et de l’histoire.

VINCENT DELCORPS

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