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L’Arabie saoudite claque la porte du Conseil de sécurité de l’ONU

Le Vif

L’Arabie saoudite a été élue jeudi, pour la première fois, membre non permanent du Conseil de sécurité de l’ONU. Mais le refus des Etats-Unis d’intervenir militairement en Syrie et les manoeuvres diplomatiques autour de l’Iran irritent Ryad.

L’Arabie saoudite refuse d’entrer au Conseil de sécurité de l’ONU, pour protester contre « l’impuissance » de cette instance et son échec à régler les conflits au Proche-Orient, en particulier la crise syrienne.

« L’Arabie saoudite (…) n’a pas d’autre option que de refuser de devenir membre du Conseil de sécurité jusqu’à ce que ce dernier soit réformé et qu’on lui donne les moyens d’accomplir son devoir et d’assumer ses responsabilités pour préserver la paix et la sécurité dans le monde », a annoncé le ministère saoudien des Affaires étrangères dans un communiqué.

Le poids lourd pétrolier a été élu jeudi, pour la première fois, membre non permanent du Conseil de sécurité de l’ONU, en même temps que le Tchad, le Chili, le Nigeria et la Lituanie. Leur mandat de deux ans doit débuter le 1er janvier 2014. Sur les 193 pays membres de l’Assemblée, l’Arabie saoudite a obtenu 176 voix, le Tchad 184, le Nigeria et le Chili 186 et la Lituanie 187.

Le communiqué déplore que le Conseil ait « échoué » à débarrasser le Proche-Orient des armes de destruction massive, « en raison de son incapacité à soumettre les programmes nucléaires de tous les pays de la région sans exception à la surveillance et aux inspections internationales », dans une allusion à Israël, ou en s’opposant « aux tentatives de tout pays de la région de posséder l’arme nucléaire », dans une référence à l’Iran.

Pour Philippe Bolopion, de Human Rights Watch, les ambitions saoudiennes « seraient plus convaincantes si (ce pays) était plus respectueux des droits de l’Homme, notamment des droits des femmes, et ne réprimait pas les défenseurs de ces droits ».
Frustration

Lors de la session de l’Assemblée générale de l’ONU fin septembre, le ministre saoudien des Affaires étrangères Saoud al-Fayçal avait refusé de s’exprimer à la tribune pour protester contre l’inertie du Conseil en Syrie et dans les territoires palestiniens.
« C’était un signe de frustration », explique Nawaf Obaid, chercheur au Centre Belfer de l’université d’Harvard. « Les Saoudiens ont subi un double choc », explique un diplomate occidental. « Les Etats-Unis ont refusé d’agir militairement en Syrie et tout le monde a courtisé (Hassan) Rohani », le nouveau président iranien.

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