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L’Allemand Martin Schulz élu président du Parlement européen

L’Allemand Martin Schulz a été porté ce matin à la présidence du Parlement européen qu’il présidera jusqu’en 2014.

Agé de 57 ans, Martin Schulz, qui présidait jusqu’ici le groupe social-démocrate au sein de l’hémicycle, a bénéficié de 387 votes favorables, lui permettant d’accéder dès le premier tour du scrutin au perchoir strasbourgeois.

Orateur habile, polyglotte, Martin Schulz succède au conservateur Polonais Jerzy Buzek qu’il remplace à mi-législateur, conformément à un accord politique noué en début de législature entre les deux grands groupes parlementaires.

Il présidera le Parlement européen jusqu’aux prochaines élections européennes en 2014.

Un tempérament soupe au lait

Martin Schulz, 56 ans, est un homme d’appareil entré à 18 ans au parti social-démocrate allemand (SPD) et élu au Parlement européen depuis 1994. Il a accédé en 2004 à la présidence du groupe socialiste. Dans cette tour de Babel qu’est le Parlement européen où il siège depuis 1994, Martin Schulz manie aussi bien le français que l’anglais.

L’élection probable du social-démocrate allemand Martin Schulz mardi au perchoir du Parlement européen représente un couronnement pour cet homme d’appareil au tempérament soupe au lait, sorti de l’anonymat en 2003 grâce à une altercation avec Silvio Berlusconi.

En lui proposant lors d’un débat au Parlement le rôle d’un « kapo » -ces prisonniers-surveillants des camps de concentration nazis-, le Cavaliere avait non seulement créé une crise diplomatique entre Rome et Berlin, mais aussi involontairement contribué à la notoriété de Martin Schulz, alors inconnu en Europe et même en Allemagne.

Un an plus tard, ce libraire entré à 18 ans au SPD accédait à la présidence du groupe socialiste. Il le dirigera d’une main de fer, parvenant à en discipliner les différentes tendances.

Après le consensuel Jerzy Buzek, Martin Schulz promet de se « battre » face aux Etats pour réaffirmer les pouvoirs du Parlement et réduire « le déficit démocratique » dont souffre l’Union. En 2009, c’est lui qui a largement contribué à ce que le nouveau poste de chef de la diplomatie européenne revienne à une personnalité de son camp politique, la gauche. Il sera finalement attribué à la travailliste britannique Catherine Ashton, que Martin Schulz défend malgré les critiques.

A 56 ans, barbe brune et fines lunettes, « il ne fume pas, ne boit pas, il a une hygiène de vie hyper stricte », relève un membre de son entourage. Respecté par beaucoup, il est aussi craint: « c’est un caractériel qui démarre au quart de tour, avec lequel il n’est pas facile de travailler », observe un fonctionnaire européen. Face aux caméras il trouve souvent la formule qui fait mouche, montrant du doigt le « directoire franco-allemand » à la tête de l’UE ou la spéculation du « capitalisme de casino ». Au risque parfois d’agacer. Les socialistes français n’ont pas apprécié d’être comparés à des pigeons: « Quand ils sont en haut, ils vous ch…. sur la gueule, et quand ils sont en bas ils vous bouffent dans la main », avait un jour lâché Martin Schulz devant des journalistes.

L’extrême-droite et les eurosceptiques le détestent. « M. Schulz a la tête de Lénine et parle comme Hitler », a ainsi raillé le leader du Front national Jean-Marie Le Pen, furieux qu’il soit parvenu à l’empêcher de présider la séance inaugurale de juillet 2009 en tant que doyen d’âge. En 2010, un eurosceptique britannique a qualifié Martin Schulz de « fasciste antidémocratique ». Derrière son côté impulsif, « c’est quelqu’un qui fonce avec la posture de ‘Retenez-moi ou je fais un malheur’, mais qu’on n’a pas besoin de retenir parce qu’au bout du compte il ne fera pas de malheur », tempère toutefois Daniel Cohn-Bendit.

Couleuvres

« Pour obtenir la présidence du Parlement, il a tout fait pour gêner le moins possible », confirme un fonctionnaire européen. Il y travaille depuis plusieurs années et on lui prête désormais l’ambition de devenir, au-delà, président de la Commission européenne. « Pour cela il devra se contenir et ne pas se fâcher avec les dirigeants européens », commente un fonctionnaire.

En attendant, c’est avec le soutien du groupe conservateur qu’il accède au perchoir en vertu d’un accord désormais traditionnel avec les socialistes pour soutenir alternativement leurs candidats respectifs au perchoir. Une « grande coalition » qui a aussi contraint Martin Schulz à avaler un certain nombre de couleuvres, à l’instar de son soutien à la reconduction en 2009 de José Manuel Barroso à la tête de la Commission européenne.

Le Vif.be, avec Belga

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