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Italie: le Sénat vote en faveur d’une union gay sans droit à l’adoption

Le Vif

Le Sénat italien a voté jeudi la confiance au gouvernement sur un « super-amendement » reformulant la loi sur une union pour les couples de même sexe sans évoquer ni adoption ni devoir de fidélité, au grand dam des associations gays.

Le texte a été adopté par 173 voix contre 71. Le vote de la loi elle-même apparaît désormais comme une formalité, avant un passage devant la chambre des députés. Le chef du gouvernement Matteo Renzi, qui y dispose d’une majorité plus solide, entend obtenir un feu vert définitif dans un délai de deux mois.

Après avoir échoué à faire passer le texte négocié depuis deux ans avec le Mouvement 5 Etoiles (M5S), qui s’est rétracté à la dernière minute, le Parti démocrate (PD) de M. Renzi avait conclu mercredi soir un accord avec ses alliés du centre-droit.

Le « super-amendement » retire du texte la possibilité d’adopter les enfants naturels de son conjoint et l’obligation de fidélité au sein du couple.

Mais dans le dernier grand pays d’Europe occidentale à ne reconnaître aucun statut aux couples de même sexe, il établit l’obligation d’assistance morale et matérielle réciproque, le bénéfice de la pension de réversion, le titre de séjour pour le conjoint étranger, le droit de visite à l’hôpital ou encore la possibilité de prendre le nom de son conjoint.

Et il ne ferme pas la porte aux demandes d’adoption déposées au cas par cas et dont une poignée ont déjà été récemment validées par certains tribunaux au nom de l’intérêt supérieur de l’enfant à une « continuité affective ».

La Cour européenne des Droits de l’Homme, ainsi que la Cour constitutionnelle, pressaient le gouvernement de légiférer en la matière, mais l’Eglise catholique encore très puissante dans la péninsule a tout fait pour freiner les différentes initiatives dans ce sens.

« Nous n’avons pas attendu 30 ans pour ça », ont dénoncé dans un communiqué conjoint une trentaine d’associations de défense des homosexuels, en s’engageant à exprimer leur « indignation (…) dans les rues, devant les tribunaux et dans les urnes ». Une grande manifestation est déjà prévue le 5 mars à Rome.

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