Jayalalithaa © Reuters

Inde: la mort d’une dirigeante idolâtrée fait craindre des violences

Le Vif

L’Etat du Tamil Nadu, dans le sud de l’Inde, était en deuil mardi après la mort de Jayalalithaa Jayaram, chef de l’exécutif de l’Etat et objet d’un impressionnant culte de la personnalité, dont la disparition fait craindre des troubles.

Ex-vedette de cinéma et figure majeure de la politique tamoule depuis des décennies, Jayalalithaa, appelée « Amma » (« Mère ») dans sa région natale, est décédée lundi soir à l’âge de 68 ans d’une longue maladie.

« Notre bien-aimée Dame de Fer de l’Inde (…) Amma n’est plus », a tweeté son parti, l’All India Anna Dravida Munnetra Kazhagam (AIADMK). Les régulières accusations de corruption et d’autoritarisme n’avaient pas entamé sa popularité, malgré deux brèves incarcérations, le Tamil Nadu étant devenu sous sa férule l’un des Etats les plus prospères de l’Inde. La dépouille de Jayalalithaa enveloppée dans un drapeau indien était exposée dans un cercueil ouvert dans un bâtiment public de la capitale régionale Chennai où ses partisans venaient se recueillir mardi matin.

Des supporteurs ont fondu en larmes au passage de l’ambulance transportant son corps dans la ville dans la nuit de lundi à mardi, selon des images diffusées à la télévision. Le Premier ministre indien Narendra Modi a rendu hommage à Jayalalithaa sur Twitter et se rendra à Chennai dans la journée. Ministre en chef du Tamil Nadu par intermittence depuis le début des années 1990, Jayalalithaa inspirait une adoration confinant au religieux, nourri par l’ubiquité de son portrait et de généreuses politiques populistes. En prévision de son décès et par crainte de violences, des contingents de police avaient été déployés devant l’hôpital où elle était soignée. Le culte autour de sa personne est tel que par le passé des personnes sont allées jusqu’à se mutiler, voire se suicider, pour lui manifester leur soutien.

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