© Reuters

Hollande: « Je ne déciderai pas de tout pour tout et partout »

Dans une courte allocution d’une dizaine de minutes, sa première en tant que président de la République, François Hollande a repris les principales critiques adressées à son prédécesseur pour dessiner son quinquennat.


François Hollande est entré dans le vif du sujet dès son premier discours de président de la République. « Je mesure aujourd’hui même le poids des contraintes auxquelles notre pays fait face: une dette massive, une croissance faible, un chômage élevé, une compétitivité dégradée, une Europe qui peine à sortir de la crise », a-t-il commencé, avant d’ouvrir un chapitre plus optimiste: « Je l’affirme ici: il n’y a pas de fatalité dès lors qu’une volonté commune nous anime, qu’une direction claire est fixée, et que nous mobilisons pleinement les forces et les atouts de la France. »

Ces derniers « sont considérables: la productivité de nos travailleurs, l’excellence de nos chercheurs, le dynamisme de nos entrepreneurs, le travail de nos agriculteurs, la qualité de nos services publics, le rayonnement de notre culture et notre langue, sans oublier la vitalité de notre démographie et l’impatience de notre jeunesse », a énuméré le nouveau chef de l’Etat.

Après cet inventaire à la Prévert, dans la tonalité de ses précédents discours de candidat, François Hollande s’est livré à une allocution bien plus politique. En creux, il a repris les principales critiques adressées à Nicolas Sarkozy. Il a ainsi assuré qu’il ne déciderait « pas de tout, pour tout et partout ».

« Je fixerai les priorités, mais je ne déciderai pas de tout pour tout et partout », a-t-il dit, après avoir répété au long de sa campagne électorale qu’il ne serait ni chef de gouvernement, ni chef de majorité, en succédant à Nicolas Sarkozy qualifié souvent d' »omniprésident ».

« Conformément à la Constitution, le gouvernement déterminera et conduira la politique de la nation, le Parlement sera respecté dans ses droits, la justice disposera de toutes les garanties de son indépendance », a poursuivi François Hollande.

« Le pouvoir au sommet de l’Etat sera exercé avec dignité mais simplicité, avec une grande ambition pour notre pays et une scrupuleuse sobriété dans les comportements ».

« L’Etat sera impartial parce qu’il est la propriété de tous les Français et qu’il n’appartient donc pas à ceux qui en ont reçu pour un temps limité la charge », a encore dit le président.

Une cérémonie très sobre

380 personnes étaient présentes à l’investiture, dont 60 invités personnels du nouveau président de la République. Parmi eux, tous les anciens Premier ministre socialistes, à l’exception de Michel Rocard, excusé. Et quelques Prix Nobel.

De nombreux militants UMP se sont massés ce mardi matin devant le Palais de l’Élysée à Paris dès 9 heures, en ce jour de passation des pouvoirs entre Nicolas Sarkozy et François Hollande, brandissant des drapeaux tricolores et criant « Nicolas merci ». Quand François Hollande est arrivé vers 10 heures quelques rares sifflets ont été vite couverts par les slogans favorables au sortant.

François Hollande a remonté le tapis rouge sous le soleil dans la cour d’honneur du palais présidentiel et Nicolas Sarkozy est descendu pour l’accueillir en bas des marches du perron et lui serrer la main. Les deux hommes se sont ensuite retirés à l’intérieur du palais, où François Hollande a également serré la main de François Fillon. Le président sortant et le président élu ont ensuite monté l’escalier conduisant au bureau du chef de l’Etat pour un entretien en tête à tête. Ensuite Nicolas Sarkozy et Carla Bruni ont été raccompagnés par François Hollande et Valérie Trierweiler dans la cour de l’Élysée. Ils ont désormais quitté le palais présidentiel. François Hollande, lui, est fait Grand-croix de la légion d’honneur. Après avoir salué tous les invités dans les salons de l’Élysée, François Hollande est sorti dans la cour du palais présidentiel, où il s’est posté devant la garde républicaine qui a entonné la Marseillaise. Pendant ce temps-là, 21 coups de canon ont été lancés aux Invalides. François Hollande a ensuite remonté les Champs-Élysées sous une pluie battante ce qui a provoqué des commentaires amusés sur Twitter.

Après avoir ravivé la flamme du Soldat inconnu à l’Arc de Triomphe, François Hollande est de retourné à l’Elysée pour un déjeuner de travail en compagne des anciens Premiers ministres socialistes, Pierre Mauroy, Laurent Fabius, Edith Cresson et Lionel Jospin. Il se rendra cette après-midi en Allemagne.

LeVif.be avec L’Express

Vous avez repéré une erreur ou disposez de plus d’infos? Signalez-le ici

Contenu partenaire