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Haïti : un an après, l’urgence retarde encore la reconstruction

Un an après le séisme en Haïti qui a fait 225 550 morts et 2,3 millions de déplacés, l’accélération de la reconstuction du pays devient la priorité des agences onusiennes. Pourtant, les ONG sur place sont toujours confrontées à l’urgence de la situation des rescapés.

Un an après le tremblement de terre à Haïti, la reconstruction du pays peine à s’organiser, malgré de nombreux efforts de la part des 1000 ONG mobilisées depuis le début de la catastrophe. Les besoins urgents, comme l’endiguement du choléra, sont une priorité qui passe avant la reconstruction.

La reconstruction prendra des années

Lors du séisme, 400 000 bâtiments ainsi que 180 000 maisons ont été détruits. Aujourd’hui, seulement 5% des débris ont été déblayés, et on dénombre 1000 maisons reconstruites uniquement. 800 000 personnes sont ainsi encore sans abris aujourd’hui, vivant dans les 1150 camps de la capitale.

Face à la situation encore alarmante des rescapés, Nigel Fisher, représentant spécial de l’ONU en Haïti a indiqué que « tout le monde [était] d’accord pour reconstruire une Haïti plus solide mais la tâche [sera] de longue haleine. Elle prendra des années. » D’autant que le cafouillage des récentes élections n’ont pas aidé à concentrer l’attention sur le problème de la reconstruction.

Le pic de choléra n’a pas encore été atteint

L’OMS a publié ce mardi un bilan de l’épidémie de choléra, sévissant sur l’île depuis octobre 2010. Résultat: 3651 morts et 171 304 malades. Néanmoins, selon l’organisation, « le pic n’a pas encore été atteint ». « Il y aura certainement encore beaucoup de cas de choléra en Haïti, c’est certain », a ajouté l’OMS. Le taux de létalité aurait en effet considérablement diminué, atteignant désormais 2,2%, contre un pic de 9% au cours de l’automne dernier. Aujourd’hui, ce sont 1,5 millions de personnes qui ont accès à des médicaments et des sanitaires.

Médecins Sans Frontières émet encore des réserves sur l’amélioration de l’approvisionnement en eau potable et de son assainissement.

Scolarisation: le redressement est amorcé

Pour l’organisation Aide et Action, la priorité doit être désormais la formation professionnelle des Haïtiens. Son objectif: former dans les deux ans plus de 2000 ouvriers qualifiés du bâtiment parmi des jeunes de 18 à 25 ans, un projet évalué à 6 millions d’euros et assisté par le groupe d’équipement électrique Schneider Electric. « Les gens qui sont attendus sont ceux qui pourront aider à reconstruire. La difficulté est de trouver des compétences », a souligné le directeur du développement durable du groupe.

En parallèle, l’association a reconstruit 40 classes en semi-dur à Léogâne, une ville où 80% des constructions ont été détruites ou présentent des risques pour leurs occupants. Quelque 3700 enfants sont encore à scolariser.

L’agriculture: un levier de développement et d’autosuffisance

Depuis le séisme, la FAO, agence de l’ONU pour l’Alimentation et l’Agriculture, a distribué en Haïti 2200 tonnes de semences de céréales, 16,49 tonnes de graines de légumes, 164 tonnes d’engrais, 156 000 plants de bananiers et 190 000 outils agricoles.

Ces fournitures ont permis de cultiver 69 000 hectares de terres, pour une production de plus de 100 000 tonnes. »Un soutien plus important à l’agriculture est crucial pour atteindre les objectifs de développement du pays et l’aider à préparer de futures situations d’urgences », a indiqué la FAO.

Mercredi, une messe catholique en plein air doit avoir lieu là où s’élevait jadis la cathédrale, détruite par le séisme, et dont les décombres n’ont toujours pas été dégagés. À 16H53 locales mercredi, au moment même où la terre a tremblé l’an dernier, les Haïtiens sont appelés à se recueillir pour une minute de silence.

Le Vif.be, avec Belga et L’express.fr

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