Andreas Lubitz © Reuters

Germanwings : La « petite amie » du copilote a-t-elle menti ?

Muriel Lefevre

Le témoignage de la pseudo petite amie du pilote avait fait la une des médias suite au crash de l’avion de la Germanwings dans les Alpes françaises. Seulement, il semble que Maria W. ne soit qu’une affabulatrice qui aurait tout inventé révèle Buzzfeed.

Le 24 mars 2015, selon les enquêteurs, Andreas Lubitz, copilote à bord du vol 4U 9525 reliant Barcelone à Düsseldorf et sous antidépresseurs, profite de l’absence du pilote pour jeter l’avion, ses 6 membres d’équipage et ses 144 passagers sur une montagne du sud des Alpes. Personne ne survivra.

Les circonstances du drame vont provoquer une vague d’effroi à travers le monde.

Le témoignage qui tombe à pic

Quelques jours plus tard, une jeune femme fait la une des médias en déclarant être la petite amie du copilote. La jeune femme, une hôtesse de l’air de 26 ans, avait notamment révélé dans un entretien à « Bild » daté du 28 mars 2015 qu’Andreas Lubitz lui avait dit qu’il ferait un jour « quelque chose qui allait changer tout le système » et que « tout le monde connaîtrait [son] nom ». À l’époque, elle dira que si Andreas Lubitz « a fait ça, c’est parce qu’il a compris qu’à cause de ses problèmes de santé, son grand rêve d’un emploi à la Lufthansa, comme capitaine et comme pilote de long courrier, était pratiquement impossible ».

Dans ce même entretien,repris aussi par Le Monde, la jeune femme explique qu’elle s’est séparée d’Andreas Lubitz « parce qu’il devenait de plus en plus clair qu’il avait un problème. Pendant les discussions, il craquait et me criait dessus […] La nuit, il se réveillait et criait ‘Nous tombons’. Nous avons toujours beaucoup parlé du travail, et là, il devenait quelqu’un d’autre, il s’énervait à propos des conditions de travail. Pas assez d’argent, peur pour le contrat [de travail], trop de pression. (…) Il était capable de cacher aux autres ce qui se passait vraiment en lui. Il ne parlait pas beaucoup de sa maladie, seulement qu’il suivait un traitement psychiatrique à cause de cela ».

Elle dira aussi de lui qu’il était « gentil et ouvert » pendant les vols, « très doux » en privé. « Quelqu’un qui avait besoin d’amour ».

Elle aurait entretenu une relation durant les 5 mois où ils ont volé ensemble sur des vols européens. Mais celle-ci aurait été très discrète et n’a jamais été officielle.

Une relation trop discrète

Une relation tellement secrète que certains se demandent aujourd’hui si elle l’a seulement connu. Son témoignage est aujourd’hui remis en cause par certains médias. Le site Buzzfeed avance même que ce qu’elle avance est complètement faux et en aurait la preuve.

Par exemple elle aurait dit avoir passé des nuits dans des hôtels à travers l’Europe avec son amant. Sauf que ce dernier n’aurait, l’année précédant le crash, « passé qu’une nuit en dehors du territoire allemand, à Budapest, et que ce vol n’incluait pas d’équipage commercial. » dit Buzzfeed.

Une chaîne de télévision avait également approché Maria pour qu’elle raconte son histoire avait elle aussi eu de gros doute à l’époque. La chaîne trouvait son comportement étrange : « Elle refusait de nous donner son vrai nom, voulait absolument nous rencontrer dans des environnements neutres et demandait à voir une femme » précise Thorsten Wimber, manager pour la chaîne RLT dans Buzzfeed. Pas plus qu’elle ne pouvait nommer un témoin de leur relation. Après quelques rencontres, elle craque et avoue qu’elle a tout inventé. Son témoignage ne sera jamais diffusé.

En mars dernier, le journal Die Zeit avait déjà lui aussi fait état de ses doutes sur ce témoignage précisant « Au cours de l’enquête, il n’y a aucune indication de l’analyse des documents saisis et supports de données ou des comptes de médias sociaux ont révélé que confirmerait l’existence de la femme » selon le procureur Kumpa en charge de l’affaire. « Parmi les supports et documents saisis on retrouve plusieurs lecteurs USB, bloc-notes, e-reader, un appareil photo numérique et un PC. Mais aussi smartphones et tablettes. »

La femme ne fait quoi qu’il en soit l’objet d’aucune enquête, car le procureur part de l’idée que l’histoire est inventée.

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