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France: les incendies sur le site pétrochimique émanent d’un « acte criminel »

Les explosions et incendies qui ont touché un site pétrochimique sensible dans le sud de la France sont dues à « un acte criminel, dont la motivation n’est pas établie » à ce stade, a déclaré mercredi le ministre de l’Intérieur Bernard Cazeneuve devant l’Assemblée nationale.

Selon une source proche du dossier, les enquêteurs ont découvert sur le site proche de l’étang de Berre et de l’aéroport de Marseille-Marignane des éléments pouvant constituer un système de mise à feu. « Ces éléments ont été trouvés non loin de l’une des deux cuves mais pas à proximité immédiate », a-t-elle ajouté.

Les gendarmes ont aussi constaté qu’un passage avait été pratiqué à travers le grillage, près d’une des cuves incendiées. Mais ils « n’ont pas trouvé d’indices amenant à penser qu’il y a eu un passage récent par cette ouverture », selon la source proche de l’enquête.

Dans la nuit de lundi à mardi, deux explosions ont retenti sur ce site du groupe LyondellBasell, immatriculé aux Pays-Bas et coté à Wall Street, proche de l’étang de Berre. Elles ont touché deux cuves, entraînant des incendies.

L’un de ces incendies, touchant une cuve d’essence, a été maîtrisé tôt mardi, le deuxième, contenant 48.000 m3 de naphta – un dérivé liquide de pétrole – a quant à lui brûlé jusqu’en milieu de matinée, dégageant un impressionnant panache de fumée noire.

Hollande affirme que « des actes terroristes » ont été déjoués « cette semaine »

Le président français François Hollande a déclaré mercredi que « des actes terroristes » avaient été déjoués « cette semaine » en France, en marge d’un déplacement à Marseille avec le président mexicain Enrique Pena Nieto.

« Cette semaine, nous avons également prévenu des actes terroristes qui auraient pu être produits », a déclaré le président français, qui était interrogé sur des explosions apparemment criminelles survenues mardi sur un site pétrochimique proche de Marseille. « Le ministre de l’Intérieur (Bernard Cazeneuve) fera une communication demain à cet effet », a-t-il indiqué.

Selon une source proche du dossier, quatre personnes qui avaient au moins un projet d’attentat, ont récemment été interpellées. De « profil islamiste », ils visaient notamment une cible en province, a ajouté cette source sans autre précision.

Le ministre de l’Intérieur a indiqué mercredi que les explosions et incendies sur le site pétrochimique sont dues à « un acte criminel, dont la motivation n’est pas établie » à ce stade.

« Nous ferons tout pour connaître les circonstances de ce qui s’est produit et les auteurs » qui « seront pourchassés, retrouvés et condamnés », a assuré François Hollande. Il a annoncé avoir fait renforcer la sécurité sur tous les sites industriels sensibles.

Alors que la France garde la mémoire des attentats djihadistes qui ont fait 17 morts ente le 7 et le 9 janvier à Paris, le Premier ministre Manuel Valls avait fait état en avril de cinq attentats déjoués depuis janvier.

Cependant, le 26 juin, un chef d’entreprise a été décapité par un de ses employés qui a aussi tenté de commettre un attentat contre une usine chimique de la région de Lyon. L’auteur, qui a envoyé des photos de la décapitation à un homme se trouvant en Syrie, avait été repéré comme adepte de l’islam radical par les services de renseignements mais ne faisait pas l’objet d’une surveillance particulière.

Le Premier ministre a souligné mardi que « la menace terroriste n’a jamais été aussi prégnante, aussi pesante, aussi lourde à l’extérieur comme à l’intérieur » de la France.

Depuis janvier 30.000 militaires, policiers et gendarmes sont déployés en France pour assurer la sécurité des sites sensibles, lieux de culte, écoles confessionnelles, sites industriels, et gares notamment.

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