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France : Agnelet condamné à 20 ans de prison

Le Vif

L’ancien avocat Maurice Agnelet, 76 ans, a été condamné vendredi en France à vingt ans de prison pour l’assassinat de sa maîtresse Agnès Le Roux en 1977, à l’issue du 3e procès de cette énigme judiciaire à rebondissements.

Ce verdict de la cour d’assises de Rennes, annoncé après sept heures trente de délibération, est conforme à la précédente condamnation de Maurice Agnelet lors de son deuxième procès, qui avait été invalidé par la Cour européenne des droits de l’homme.

Maurice Agnelet a toujours nié avoir tué Agnès Le Roux, héritière d’un casino de la Côte d’Azur, dont le corps n’a jamais été retrouvé.
Lundi, alors que commençait la dernière semaine du procès, l’un de ses fils, Guillaume, avait créé la surprise en affirmant avoir reçu à l’adolescence des confidences de sa mère et de son père sur la culpabilité de Maurice Agnelet.

Selon son récit, Agnès Le Roux aurait pu être tuée en Italie et son corps dénudé abandonné dans un endroit isolé en pleine nature. Une « enquête préliminaire » a été ouverte par la justice italienne.

La famille Agnelet s’était ensuite déchirée en public dans un climat d’intense tension, avec d’un côté Guillaume et de l’autre son frère, Thomas et leur mère, Annie Litas, qui contestaient ses affirmations. Lors de son interrogatoire, Annie Litas a fondu en larmes en contestant « formellement » les déclarations de Guillaume.

Vendredi matin, Maurice Agnelet a demandé pardon à la famille d’Agnès. « Pour le mal que j’ai pu leur faire par mon attitude, mes propos depuis la disparition incroyable et dramatique d’Agnès », a dit cet ancien avocat.

« J’ai constaté que dans ses derniers mots il ne disait pas qu’il n’avait pas tué Agnès. C’est la dernière saillie de Maurice Agnelet, et son pardon qui veut y croire ? « , a réagi Jean-Charles Le Roux, frère d’Agnès.

Ni le corps d’Agnès Le Roux ni son véhicule n’ont jamais été retrouvés. Cette absence de preuve matérielle a fait planer le doute sur la culpabilité de Maurice Agnelet.

La disparition de la riche héritière est survenue quelques mois après qu’elle eut vendu ses parts dans un casino à un concurrent. La somme, d’abord versée sur un compte commun aux deux amants, à Genève, s’est retrouvée après la disparition d’Agnès sur un compte au seul nom d’Agnelet.

Une enquête sur la disparition de la jeune femme s’était conclue en 1985 par un non-lieu. Maurice Agnelet avait alors bénéficié du témoignage d’une maîtresse disant qu’il était avec elle au moment de la disparition d’Agnès Le Roux. Elle était ensuite revenue sur ses déclarations, ce qui avait relancé l’affaire.

Mis en examen pour assassinat, il était acquitté en 2006, puis condamné en appel à 20 ans de prison en 2007, avant que la Cour européenne des Droits de l’homme estime début 2013 que son procès n’avait pas été équitable.

Jeudi, l’avocat de Maurice Agnelet, Me François Saint-Pierre, a réclamé l’acquittement de son client, soulignant qu’il n’y avait aucune preuve de sa culpabilité. « Faute de preuve, de scène de crime, de témoins, on se met a interpréter des éléments », a-t-il déploré, soulignant qu’ « un mobile n’a jamais été la preuve d’un crime ».

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