Photo prise en Espagne © Istock

Et si, à terme, l’afflux de réfugiés profitait à l’Europe ?

Stagiaire Le Vif

Un million de réfugiés sont arrivés l’an dernier en Europe, fuyant pour la plupart les guerres en Syrie et Afghanistan, révélait en décembre dernier l’ONU.

Face à cette arrivée massive, les pays européens ont dû s’organiser pour accueillir ces réfugiés en dépit d’une opinion publique européenne très mitigée. Pour certains, il s’agissait d’un devoir humanitaire. Il fallait donc les accueillir sur le territoire sans restriction. D’autres, en revanche, ont vu l’arrivée de migrants comme une menace, une charge économique difficile à supporter étant donné le niveau de chômage et les difficultés économiques. Le marché du travail ne serait-il pas en mesure d’absorber l’afflux de personnes si celles-ci venaient à rester et s’implanter en Europe ?

Nombre de réfugiés syriens en Turquie
Nombre de réfugiés syriens en Turquie© AFP

Une nouvelle étude qui vient de paraitre dans les actes du congrès de l’American Economic Association change la donne. Dans cette étude, l’économiste turc, Semih Tumen qui prend en exemple son pays la Turquie, pays qui a accueilli le plus grand nombre de réfugiés l’an dernier soit 2,5 millions, fait le lien entre les réfugiés et la croissance économique. Pour lui, le flux de réfugiés a eu des répercussions politiques, sociales mais surtout économiques : sur le marché du travail, la consommation et le logement.

Les réfugiés représentent un coût important au pays d’accueil, mais ce n’est qu’au début, car sur le long terme, ils permettent de créer de l’emploi et de pousser les natifs vers des métiers « qualifiés » donc mieux payés pointe l’économiste.

L’afflux actuel de réfugiés devrait donc avoir un impact sur l’économie européenne à en juger par cette étude. Ce n’est pas le Fond Monétaire International (FMI) qui dira le contraire. En janvier, dans un rapport présenté par Christine Lagarde au Forum économique mondial de Davos, en Suisse, le FMI affirmait que l’afflux de migrants pourrait constituer un apport « globalement positif » pour la croissance européenne.

Johanna BUKASA-MFUNI

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