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Egypte: le palais présidentiel encerclé par des milliers de manifestants

Des dizaines de milliers d’opposants au chef de l’Etat égyptien Mohamed Morsi ont encerclé mardi soir le palais présidentiel au Caire pour exiger qu’il retire un décret par lequel il a considérablement élargi ses pouvoirs et qui a divisé le pays.

Les manifestants, dont de nombreux membres de l’opposition laïque et de gauche, ont pu s’approcher du palais situé à Héliopolis, dans la banlieue de la capitale, après avoir coupé les barbelés installés à quelques centaines de mètres de là.

La police anti-émeutes a fait usage de gaz lacrymogène pour tenter de les disperser, sans succès, et a battu en retraite.

Le président Morsi ne se trouvait pas dans le palais, a indiqué une source à la présidence. Un responsable de la sécurité a affirmé que « le président de la république a quitté le palais d’Ittihadiya à l’heure prévue après la fin des rendez-vous officiels ».

Quelques personnes ont tenté d’escalader les murs du palais. Les manifestants entourent désormais le bâtiment sur trois côtés.

Les protestataires, dont certains cognaient sur des lampadaires, ont crié les slogans phares de la révolte qui a renversé Hosni Moubarak début 2011, « Dégage!  » et « Le peuple veut la chute du régime ».

Des milliers de personnes continuaient d’affluer vers le palais pour exiger le retrait du décret du président Morsi et l’annulation du référendum. Des opposants au président ont aussi manifesté à Alexandrie (nord) et dans les villes de Sohag et Minya (centre).

A Minya, des manifestants ont déchiré une photo du président devant les locaux du Parti de la liberté et de la justice (PLJ), la formation de M. Morsi, provoquant des heurts avec ses partisans selon des témoins. La police a fait usage de gaz lacrymogène et trois personnes ont été blessées, a indiqué un responsable de la sécurité.

Des milliers de personnes manifestent également sur l’emblématique place Tahrir, dans le centre du Caire.

Le pouvoir judiciaire, à qui le président a interdit de contester ses décisions, est aussi divisé.

Le Conseil supérieur de la justice a décidé de déléguer des magistrats pour superviser le référendum malgré l’appel au boycott de plusieurs juges, ouvrant la voie à la tenue du scrutin. Les élections doivent en effet être placées sous supervision judiciaire en Egypte.

Mais le Club des juges, un syndicat professionnel en faveur du boycott, a campé sur sa position. « Nous ne pardonnerons pas » aux juges qui superviseront le vote, a lancé son président, Ahmed al-Zind.

M. Morsi assure que son décret est « temporaire » et qu’il vise à accélérer les réformes démocratiques. L’opposition l’accuse de dérive autoritaire.

Pour protester, plusieurs quotidiens indépendants et d’opposition ont décidé de ne pas paraître mardi.

Avec Belga

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