Donald Trump © REUTERS

Donald Trump obtient 49% dans les sondages : les républicains au bord de l’implosion

Rudi Rotthier
Rudi Rotthier Journaliste Knack.be

À quelques heures du Super Tuesday, la lutte n’oppose plus uniquement les candidats présidentiels dans les primaires républicaines. De plus en plus de républicains font savoir qu’ils se distancient totalement de Trump. Trump s’en moque, car d’après un nouveau sondage national, il obtiendrait 49% des voix républicaines.

Depuis jeudi, le candidat présidentiel Marco Rubio insulte le meneur de façon presque trumpienne. Rubio, le candidat de l’establishment, a toujours dit qu’il n’avait pas envie d’attaquer les autres républicains. Mais à présent il traite Donald Trump à tout bout de champ d’escroc (con-artist, ou con-man). Il dénonce le teint artificiel du magnat de l’immobilier et de la star de la téléréalité : « Il ne veut pas d’un grand pays, il veut le teindre en orange ». Il suggère même que lors du dernier débat, Trump a fait dans son pantalon. Trump, plus expérimenté en insultes, décrit Rubio dans un de ses tweet s comme « le petit Marco Rubio, le sénateur de Floride qui ne fait pas le poids, qui ne se pointe jamais (pour les votes), et qui est un simple politique de Washington ».

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Dans ses discours, Trump se moque de Rubio qui transpire comme s’il sortait d’une piscine, qui n’arrive pas à gérer le stress, qui essaie de cacher ses grandes oreilles avec du maquillage et qui a réalisé de gros bénéfices en vendant une maison ou un bateau à un lobbyiste.

Rubio, lui, se concentre sur les petites mains de Trump: « Vous savez ce qu’on dit à propos des hommes qui ont de petites mains ». Après une pause, il déclare, « ils ne sont pas fiables ».

Selon un nouveau sondage de CNN, réalisé après le dernier débat républicain, et après le combat de boue de Rubio et Trump, Trump gagne et Rubio perd. Trump obtiendrait 49 % des voix républicaines, contre 16% pour Rubio, 15% pour Ted Cruz, 10% pour Ben Carson et 6% pour John Kasich. Si en ce moment les sondages nationaux, basés sur les entretiens téléphoniques avec 1 .000 électeurs ne sont ni très stables ni très crédibles, cette enquête a tout de même provoqué une onde d’incrédulité parmi les ténors du parti, qui ont cru que la campagne de Trump imploserait.

À présent, on dirait que c’est le parti qui implose à la perspective d’une nomination pour Trump. Cette nomination ferait de Trump le leader du parti, alors qu’il adopte plusieurs positions contraires à la ligne du parti et surtout à ligne des financiers du parti. Depuis très longtemps, le parti, et surtout les financiers, défend le libre-échange international et le marché libre interne, un assouplissement des règles et un état dégraissé et même famélique. Trump et ses adeptes sont en porte-à-faux avec ces positions.

Trump et le KKK

Ce week-end, on a parlé de la citation de Mussolini tweetée par Trump « Il vaut mieux vivre une journée comme un lion que cent ans comme un mouton », et surtout de sa lenteur à rejeter le soutien de David Duke, l’ancien leader du Ku Klux Klan raciste et antisémite. Vendredi, Trump a rejeté son soutien, mais dimanche, lors d’un entretien avec CNN, il semblait prêt à l’accepter. Après, il a dit que c’était la conséquence d’une mauvaise connexion et d’une oreillette défaillante, mais pendant l’interview, il semblait comprendre parfaitement de qui il s’agissait. Les collaborateurs indiquent que la fille de Trump est juive, et qu’il s’est toujours opposé aux racistes blancs.

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Le sénateur conservateur Ben Sasse a fait savoir qu’il ne voterait pas pour son parti si Trump est candidat à la présidence. Il ne souhaite pas non plus voter pour le démocrate, mais part du principe qu’un troisième ou un quatrième candidat se présentera. « Une nation qui a amené l’homme sur la lune peut faire mieux qu’un choix entre deux habitants malhonnêtes et progressistes de New York ».

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Pour The Washington Post, la révolte va tellement loin qu’on peut la qualifier d’implosion du parti. De plus en plus de membres du parti déclarent qu’ils ne travailleront jamais avec Trump, qu’ils ne voteront pas pour lui. Ils se demandent ouvertement si Rubio, qui traite systématiquement Trump d’escroc, soutiendra cet escroc lors de la Convention.

Les coureurs automobiles en faveur de Trump

En même temps, le soutien en faveur de Trump augmente. Parfois, écrit The Washington Post, il s’agit de membres du parti qui se résignent à l’inévitable. Mais, dans d’autres cas, à l’instar du sénateur conservateur de l’Alabama Jeff Sessions, les politiques le choisissent avec enthousiasme.

On a vu cet écart en la personne de Chris Christie, gouverneur du New Jersey et ancien candidat à la présidence, qui a rejoint la campagne de Trump. Dans ses interviews, il n’a pas réussi à expliquer comment il peut soutenir Trump alors que leurs avis divergent (Christie s’oppose formellement à une interdiction d’entrée pour les musulmans). Meg Whitman, la CEO de l’entreprise informatique Hewlett Packard, qui a participé au financement et à la campagne de Christie, a qualifié son comportement « de manifestation saisissante d’opportunisme politique » alors qu’elle taxe Trump « d’inapte à la présidence » et de « démagogue malhonnête qui entraîne les États-Unis dans un voyage périlleux ».

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Alors que la direction du parti ne sait plus à quel saint se vouer et que les rumeurs sur une scission du parti enflent, Trump annonce qu’une partie des ténors de NASCAR le soutiennent. NASCAR, l’association de compétition automobile presque exclusivement blanche, est immensément populaire au sud des États-Unis.

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