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Doha : le protocole de Kyoto prolongé jusqu’en 2020

La présidence qatarie de la conférence de l’ONU sur le climat a annoncé ce samedi un accord au terme des négociations de Doha sur la lutte contre le changement climatique, donnant naissance à l’acte II de Kyoto. « C’est une étape dans la bonne direction », a réagi par téléphone depuis Doha Melchior Wathelet, secrétaire d’Etat à l’Environnement.

« C’est un accord qui a été trouvé à l’arrachée. L’Union européenne et la Belgique auraient voulu aller plus loin encore, mais cet accord constitue une étape dans la bonne direction. Le cahier des charges avant Doha a bien été respecté », a déclaré Melchior Wathelet. « Nous avons maintenant une vision très claire sur trois événements essentiels », à savoir le prolongement de l’accord de Kyoto, une meilleure vision sur le financement ainsi qu’une nouvelle feuille de route qui doit baliser les négociations d’ici à 2015.

Au terme de longues négociations sur la lutte contre le changement climatique qui ont débouché sur un accord à Doha, donnant entre autres naissance à l’acte II de Kyoto, la Russie a déjà dénoncé un passage en force. « C’est la première fois que je vois un tel précédent », a dénoncé le délégué russe après que le président de la conférence de l’ONU, le vice-Premier ministre qatari Abdallah al-Attiya, a annoncé comme adoptés, à toute vitesse, une série de textes. « Les décisions adoptées reflètent la volonté des parties dans leur ensemble », a répondu M. al-Attiya.

Alors que les négociations traînaient en longueur et avaient déjà plus d’une journée de retard sur le calendrier prévu, Abdallah al-Attiya est monté à la tribune et a adopté, en rafales, la série de textes en discussion depuis le 26 novembre.

L’acte II de Kyoto engage l’Union européenne, l’Australie et une dizaine d’autres pays industrialisés à réduire leurs émissions de gaz à effet de serre (GES) d’ici 2020.

Ce chapitre, dont la portée sera essentiellement symbolique car les pays engagés ne représentent que 15% des émissions de GES dans le monde, est la pièce maîtresse de l’accord négocié par plus de 190 pays dans la capitale qatarie.

Un accord « minimaliste », selon Philippe Henry

L’accord trouvé à Doha est jugé « minimaliste » par le ministre wallon de l’Environnement, Philippe Henry. « Depuis la Conférence de Copenhague en 2009, je constate que la mécanique de prise de décision de ces grandes réunions est grippée, trop lente pour répondre à l’urgence climatique. La communauté internationale ne peut pas sans cesse reporter les remèdes à plus tard, mais je reste confiant dans le processus qui devra aboutir à un vrai accord mondial en 2015 », a réagi le ministre dans un communiqué ce samedi.

De son côté, la ministre bruxelloise de l’Environnement, Evelyne Huytebroeck, insiste sur l’importance de prendre des mesures environnementales à un échelon plus local, étant donné « la lenteur des négociations internationales sur le climat. Nous ne pouvons attendre pour agir chacun à notre niveau de pouvoir et dans nos Etats, Régions et villes. Et même si un accord global contraignant entre tous les Etats du monde n’interviendra pas avant 2015, ne prenons pas ce prétexte pour reporter des décisions dans nos politiques énergétiques, de mobilité et d’aménagement du territoire. »

« La Belgique et ses régions prennent déjà leurs responsabilités, mais devront aller rapidement encore plus loin si elles veulent d’une part réparer les dommages déjà causés par les changements climatiques, que ce soit au Sud ou dans nos régions, et de l’autre anticiper sur les catastrophes de demain », conclut la ministre.

Levif.be, avec Belga

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