© Getty Images/iStockphoto

Deux dirigeants indépendantistes en détention préventive: « provocation » de l’Etat espagnol

Le Vif

Le porte-parole du gouvernement séparatiste catalan a qualifié de « provocation de l’Etat espagnol » lundi soir le placement en détention provisoire de deux influents dirigeants indépendantistes inculpés pour « sédition ».

« L’Etat joue à provoquer (…) mais que les gens ne tombent pas dans la provocation », a dit Jordi Turull en disant comprendre « l’indignation » alors que ces deux dirigeants, Jordi Cuixart et Jordi Sanchez, n’ont fait selon lui qu’appeler à des manifestations pacifiques.

« L’Espagne emprisonne des dirigeants issus de la société civile pour avoir organisé des manifestations pacifiques. Nous avons à nouveau, tristement, des prisonniers politiques », a aussi déclaré sur son compte Twitter le président indépendantiste catalan Carles Puigdemont.

Jordi Cuixart dirige Omnium Cultural et Jordi Sanchez l’Assemblée nationale catalane (ANC), les deux plus puissantes associations indépendantistes de Catalogne, qui comptent des dizaines de milliers de membres.

La justice les accuse notamment d’avoir encouragé la foule à bloquer la sortie d’un bâtiment où des gardes civils menaient une perquisition, dans la nuit du 20 au 21 septembre à Barcelone. Ces gardes civils y étaient resté bloqués jusqu’au milieu de la nuit.

L’un d’entre eux avait été vu, hissé sur un 4X4 de la garde civile, encourageant les manifestants à mener une « mobilisation permanente » pour défendre le droit des Catalans à organiser un référendum d’indépendance.

L’annonce du placement en détention des deux hommes par une juge d’instruction de Madrid a entrainé des manifestations en Catalogne dès 22h00 (20h00 GMT), notamment des concerts de casseroles, une protestation typique de la région.

Elle a en revanche été saluée par le chef en Catalogne du Parti populaire (conservateur) au pouvoir à Madrid, Xavier Garcia Albiol, qui a estimé que l’Etat de droit finissait par remettre « chacun à sa place ».

Elle intervient alors que l’Espagne s’enfonce dans sa plus grave crise politique depuis qu’elle a retrouvé la démocratie en 1977, déclenchée par l’organisation le 1er octobre de ce référendum d’autodétermination interdit par la Cour constitutionnelle, que les indépendantistes estiment avoir remporté avec 90% de « oui », et un taux de participation de 43%.

Ils menacent depuis de déclarer l’indépendance de cette région de 7,5 millions d’habitants de manière unilatérale.

Vous avez repéré une erreur ou disposez de plus d’infos? Signalez-le ici

Contenu partenaire