L'île de la Grande Diomède vue de la rive russe du détroit de Béring. © REUTERS/Jeffrey Jones

Détroit de Bering : une frontière s’ouvre entre la Russie et l’Alaska

Stagiaire Le Vif

Depuis la fin de la guerre froide, les relations entre la Russie et les États-Unis n’ont jamais été aussi tendues. Cependant, les deux pays ont conclu un accord autorisant les habitants du détroit de Béring à se rendre sans visa dans le pays voisin.

La semaine dernière, Moscou et Washington ont conclu un accord autorisant les habitants du détroit de Béring, à l’ouest de l’Alaska, à se rendre sans visa dans le pays voisin. Seuls quelque nonante kilomètres séparent les deux rives du détroit de Béring. Cet accord, qui survient dans un contexte plus que tendu entre la Russie et les États-Unis, dégèle quelque peu les relations entre les deux pays.

« Les habitants de l’Alaska et de la péninsule russe de Chukchi pourront se rendre dans les deux pays sans visa, pendant nonante jours.« , explique The Washington Post. Cependant cette autorisation ne sera valable qu’à deux conditions. Elle ne concerne que les résidents des régions frontalières du détroit et les personnes qui en bénéficieront devront « recevoir une invitation d’un habitant de l’autre côté. « , indique le journal américain. Auparavant, les échanges étaient plus compliqués à cause des délais d’attente pour l’obtention de visas ainsi que leurs coûts – 160 dollars au minimum.

«  Je pense que c’est important parce que culturellement et traditionnellement il y a des échanges depuis très longtemps « , explique Vera Metcalf, native d’Alaska et dirigeante de la ville Nome, interviewée par The Washington Post. Vera Metcalf a travaillé avec le département d’État à l’obtention des visas gratuits pour la Russie. « Heureusement, cela va continuer et nos parents et amis vont pouvoir se rendre visite l’un à l’autre.« , poursuit-elle.

Les membres de la communauté Unangax, une communauté native de la région qui a toujours peuplé les îles de la mer de Béring, partagent une situation identique. Pour autant les membres de cette communauté ne résidant pas à proximité du détroit, ils ne pourront pas prétendre à la nouvelle législation. Membre de la communauté Unangax et résidant en Alaska, Patricia Lekanoff Gregory, est interrogée par le quotidien. Elle a attendu des semaines pour obtenir son visa et explique qu’elle est obligée de «  prendre l’avion de l’Alaska à Los Angeles, puis de se rendre en Asie orientale avant de continuer son chemin vers la Russie et les îles du Komandorski« , situées à quelque 800 kilomètres de son domicile. Depuis la fin de la guerre froide, Patricia Lekanoff-Gregory a fait cinq fois le trajet pour rendre visite à la Communauté Unangax russe dans le cadre d’échanges culturels.

«  Peut-être que dans le futur nous pourrons penser à inclure d’autres régions dans cet accord« , explique Vera Metcalf, « mais il y devra y avoir d’autres négociation.« 

Clara Veszely

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