Georgios Papadopoulos (debout), avec Nikolaos Makarescos et Slylianos Pattakos, face au tribunal en 1975. © BELGAIMAGE

Décès de Stylianos Pattakos, dernier des chefs de la dictature des colonels

Stylianos Pattakos, le dernier du trio des instigateurs du coup d’Etat militaire en Grèce de 1967, est mort chez lui d’une crise cardiaque, ont annoncé des médias samedi.

Pattakos, qui aurait eu 104 ans le mois prochain, était le ministre de l’Intérieur de la « dictature des colonels », meneur de la répression, qui avait notamment privé de ses droits civiques l’actrice et militante Melina Mercouri et fait confisquer ses biens.

L’épouse du cinéaste américain Jules Dassin avait lancé, dans une phrase restée célèbre: « Je suis née grecque et je mourrai grecque. M. Pattakos est né fasciste et il mourra fasciste ».

« Que l’histoire juge de nos actions », avait plus tard dit Stylianos Pattakos qui, avec Nikolaos Makarezos et Georges Papadopoulos, avait pris le pouvoir lors d’un putsch éclair à l’aube du 21 avril 1967 alors que la gauche était en position de remporter des élections générales le mois suivant.

L’Etat de siège est alors proclamé, des tribunaux militaires d’exception formés. Plus de dix mille personnes sont arrêtés dès les premiers jours. La répression est totale et touche tous les secteurs d’activités. Les partis sont dissous, la censure instaurée, la torture devient monnaie courante. La dictature durera sept ans.

Lors du retour de la démocratie à l’été 1974, les trois hommes sont condamnés à mort pour trahison mais leur peine sera plus tard commuée en prison à vie.

Dans les années 1990, Makarezos et Pattakos avaient été libérés pour raisons de santé et assignés à résidence. Le colonel putschiste, qui était né le 8 novembre 1912 dans le village de Agia Paraskevi près de Réthymno en Crète, sera enterré à cet endroit « lundi ou mardi » selon les médias grecs citant sa famille.

Ilias Panagiotaros, un député de la formation néo-nazie Aube dorée a exprimé son chagrin sur Twitter, regrettant que « le général soit mort pauvre dans un petit appartement ».

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