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Débat au Parlement pour « interdire » Donald Trump d’entrée au Royaume-Uni

Les députés britanniques ont commencé à débattre lundi de l’opportunité d’interdire Donald Trump de séjour au Royaume-Uni, après les déclarations du candidat à la primaire républicaine proposant d’empêcher temporairement les musulmans d’entrer aux Etats-Unis.

Le débat était toutefois purement symbolique puisque le gouvernement britannique, qui a le dernier mot sur cette question, a déjà fait savoir qu’il n’appliquerait pas une telle interdiction. Aucun vote n’était d’ailleurs prévu à l’issue du débat parlementaire organisé dans une petite pièce à Westminster Hall et non à la Chambre des Communes proprement dite.

Le débat, qui devait durer trois heures, a été provoqué par une pétition demandant qu’on interdise à Donald Trump d’entrer au Royaume-Uni et qui a recueilli plus de 574.000 signatures.

Selon les règles en vigueur, la commission des pétitions de la Chambre des Communes est saisie dès qu’une pétition dépasse les 100.000 signatures. La commission doit ensuite décider si un débat doit avoir lieu ou non.

Faisant fi des critiques évoquant une « perte de temps », le député travailliste Paul Flynn, qui présidait le débat, a souligné qu’il était « très difficile » d’ignorer une pétition ayant reçu plus d’un demi-million de signatures.

Lui-même s’est cependant déclaré opposé à une interdiction de séjour pour M. Trump, malgré des remarques « extrêmement dangereuses », car cela lui conférerait un rôle « de martyre ».

M. Flynn a estimé qu’il était préférable de recevoir le candidat républicain « avec courtoisie » et de lui demander de trouver ces zones où la police aurait « soi-disant peur de se rendre à Londres ».

La vice-présidente de l’entreprise écossaise Trump International Golf Links, Sarah Malone a elle estimé lundi « absurde de perdre un temps parlementaire précieux pour débattre de questions soulevées dans le cadre de la campagne présidentielle américaine » et rappelé que son patron investissait des centaines de millions d’euros en Ecosse.

Le milliardaire américain s’était attiré une pluie de critiques dans le monde entier après avoir proposé début décembre d’empêcher les musulmans d’entrer aux Etats-Unis à la suite de la mort de 14 personnes dans une fusillade à San Bernardino, en Californie.

Il avait de plus affirmé qu’il existait à Paris et à Londres des zones radicalisées où les policiers refusaient d’entrer, une assertion immédiatement démentie dans les deux capitales.

Le Premier ministre britannique David Cameron avait qualifié ces déclarations de « clivantes, stupides et fausses ». « S’il venait dans notre pays, nous serions tous unis contre lui », avait-t-il ajouté.

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