© Reuters

Dans la Trumposphère, entre vérité et mensonge, il y a les « faits alternatifs »

Muriel Lefevre

Le mandat de Trump risque de ressembler à une lutte permanente contre les démocrates, la presse et, si besoin, la réalité. La première salve a eu lieu dès le lendemain de son investiture. Entre vérité et mensonge, dans la Trumposphère il existe quelque chose comme les « faits alternatifs ».

La toute première chose que Trump ait faite c’est de lancer la procédure pour détricoter le Obamacare. Ensuite, il s’en est pris à la presse. Le président fraîchement investi lance lors d’une conférence de presse à la CIA ce samedi qu' »il est en guerre permanente avec les journalistes et que ceux-ci font partie des gens les plus malhonnêtes qu’il connaisse ». Son courroux est alimenté par ce qu’il estime être de fausses estimations de la foule présente lors de sa cérémonie d’investiture. Le parterre dégarni ne lui aurait pas plu du tout.

Il n’y aurait, toujours selon lui, pas eu un quart de millions de personnes présentes, mais bien au moins un million voire un million et demi de personnes. Loin de pardonner ce qu’il considère comme une erreur, il va au contraire promettre, lors de cette même conférence dans les bureaux de la CIA de punir sévèrement ceux qui se seront laissé berner. Sean Spicer, le porte-parole de Trump, a lui fait savoir que la presse avait sciemment utilisé des photos trompeuses. Pour lui la foule de vendredi « a été la plus importante à n’avoir jamais assisté à une prestation de serment, point final ».

La vérité des chiffres

Pourtant des institutions de la presse américaine, comme The New York Times, vont rapidement le contredire, preuve à l’appui. De quoi faire enrager encore davantage la Maison-Blanche. Au point que la conseillère de Trump déclare qu' »ils vont réévaluer leur relation avec les médias ». Sauf que le président, sa conseillère et son porte-parole peuvent dire ce qu’ils veulent, à la lumière des faits, leurs accusations pourraient perdre de leur mordant.

Quelques arguments démontés par les chiffres

Spicer a dit que pour la première fois on avait utilisé des bâches blanches pour protéger le gazon de l’esplanade, ce qui faisait ressortir davantage les trous dans la foule. C’est faux, ce système a déjà été utilisé lors de précédente cérémonie.

Les mesures de sécurité drastiques auraient empêché la foule de rejoindre l’esplanade. Là aussi c’est faux, et c’est dit par un porte-parole des services secrets, parce que les mesures étaient identiques et que de toute façon il n’y avait pas de longues files.

Toujours selon l’équipe de Trump, il y aurait une affluence record dans le métro. Là aussi cela ne correspond pas aux chiffres donnés par l’exploitant du métro de la capitale des États-Unis.

Selon Spicer 420.000 personnes ont utilisé le métro, soit bien plus que les 370.000 qu’il y avait lors de la dernière investiture d’Obama. Selon le service de presse du métro, il y aurait eu 571.000 personnes pour Trump contre 782.000 pour Obama en 2013 et même 1.1 million en 2009, là aussi pour Obama.

Ici les relévés une heure avant la cérémonie

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Les autorités de la capitale ont pour règle de ne pas communiquer d’estimations de foules, afin d’éviter toute polémique. La seule façon de les estimer est de comparer les photos aériennes, qui montrent que l’investiture du républicain a rassemblé indiscutablement moins de monde que celle de Barack Obama en 2009.

« En prenant un peu de recul, la taille exacte de la foule est un sujet peu important. Le fait que le président soit aussi obsédé (par ce sujet) l’est beaucoup plus », a estimé David Axelrod, ancien conseiller de Barack Obama, résumant l’inquiétude d’une partie de l’opinion américaine

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Dimanche, Kellyanne Conway, la conseillère de Trump, loin de faire profil bas a fait la tournée des plateaux télé pour au contraire enfoncer le clou. Invitée sur NBC elle ira même jusqu’à dire « On ne peut jamais vraiment quantifier une foule. Nous savons tous cela. Vous pouvez vous moquer autant que vous voulez, je pense que cela symbolise la façon dont nous sommes traités par la presse (…) Ne surdramatisez pas, Chuck. Vous dites des choses fausses. Et notre porte-parole, Sean Spicer, a donné des faits alternatifs. » Et le journaliste de lui répondre que « Des faits alternatifs ? Les faits alternatifs ne sont pas des faits, ce sont des mensonges. »

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En attendant, les sanctions ne se sont pas fait attendre puisqu’il n’y aurait plus moyen de poser de question lors des points presse de la Maison-Blanche. Et c’est le silence radio sur les manifestations de samedi.

Cette infographie reprend également les médias les plus objectifs et fiables. Mais aussi ceux à éviter pour ceux qui sont à la recherche d’informations non biaisées.

Fight Fake news. Know who is reputable.

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