La une de Charlie Hebdo © AFP

Charlie Hebdo sera publié à 3 millions d’exemplaires

Le prochain numéro de Charlie Hebdo, préparé par les rescapés de l’attaque sanglante contre le journal satirique à Paris, éreintera à son habitude politiques et religions, et comportera « évidemment » des caricatures du prophète Mahomet, selon l’avocat de l’hebdomadaire. Il sera imprimé à 3 millions d’exemplaires.

Cible des islamistes justement pour avoir souvent caricaturé Mahomet, Charlie Hebdo représente en Une un prophète qui pleure, habillé de blanc, et tenant entre ses mains une pancarte « Je suis Charlie », le slogan mondial des manifestants contre l’attentat qui ont défilé par millions dimanche. Au-dessus du dessin, le journal titre « Tout est pardonné », un dessin signé Luz obtenu par l’AFP lundi soir. Ce numéro dit « des survivants » — Luz est d’ailleurs l’un des rescapés de la fusillade de mercredi dernier — sera tiré à trois millions d’exemplaires, contre 60.000 habituellement, et vendu dans 25 pays.

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« On ne cédera rien, sinon tout ça n’aura pas eu de sens »

Interrogé sur la radio France Info de l’éventualité de la présence de dessins de Mahomet dans le prochain numéro mercredi, Me Richard Malka a répondu: « évidemment. On ne cédera rien, sinon tout ça n’aura pas eu de sens ». Le numéro à paraître mercredi, dit « des survivants », sera tiré à un million d’exemplaires et « traduit en 16 langues », a précisé lundi le médecin-chroniqueur Patrick Pelloux, sur la même radio.

Au lendemain des manifestations qui ont rassemblé près de quatre millions de personnes en France contre le terrorisme et pour la liberté d’expression, les auteurs du prochain numéro restent fermement sur leur ligne éditoriale. « Nous nous moquons de nous, des politiques, des religions, c’est un état d’esprit », a souligné Me Malka. En 2006, Charlie Hebdo avait reproduit des caricatures de Mahomet dont la publication par le quotidien danois JyllandsPosten avaient déclenché de violentes manifestations. Depuis, le journal satirique français avait été la cible d’un incendie criminel de nombreuses menaces. Les deux jihadistes qui ont abattu de sang-froid 12 personnes mercredi dernier au siège de Charlie sont sortis en criant: « Nous avons vengé le prophète! Nous avons tué Charlie Hebdo ». Pour Richard Malka, « on n’a jamais le droit de critiquer un juif parce qu’il est juif, un musulman parce qu’il est musulman, un chrétien parce qu’il est chrétien ». « Mais vous pouvez dire tout ce que vous voulez, et les pires horreurs, et on les dit, sur le christianisme, le judaïsme et l’islam, car au-delà de l’unité des beaux slogans, c’est ça la réalité de Charlie Hebdo », a-t-il estimé. Le numéro de mercredi sera réalisé uniquement par des membres de l’équipe du journal et ne comprendra donc pas de dessins de dessinateurs extérieurs, qui avaient publié d’innombrables croquis en hommage aux victimes après l’attentat. Les rescapés ont été accueillis par le quotidien de gauche Libération, dans ses locaux parisiens.

Pour le premier million d’exemplaires, toute la recette ira à Charlie Hebdo, le réseau de distribution ayant accepté de travailler gratuitement. L’hebdomadaire satirique français, dont la rédaction a été décimée mercredi par l’attaque de deux jihadistes français, qui a fait douze morts, était imprimé jusqu’ici à 60.000 exemplaires.

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