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Burkina: une trentaine de morts dans des attaques à Ouagadougou

Le Vif

Une trentaine de personnes ont été tuées vendredi dans une attaque menée contre l’état-major des forces armées du Burkina Faso à Ouagadougou où l’ambassade de France et l’institut français ont également été visés. L’explosion à l’état-major provoquée par une voiture piégée.

Les attaques par plusieurs groupes d’hommes armés ont débuté dans la matinée et ont visé plusieurs endroits du centre de la capitale burkinabè, dont l’ambassade de France, l’Institut

L’explosion qui a frappé vendredi l’état-major général des armées à Ouagadougou provenait d’une voiture piégée et elle visait « peut-être » une réunion du G5 Sahel, a déclaré vendredi soir le ministre burkinabè de la Sécurité Clément Sawadogo.

« Le véhicule était bourrée d’explosifs, la charge était énorme » et a occasionné « d’énormes dégâts ». « Il y avait une réunion sur le G5 Sahel », « peut-être qu’elle était visée », a déclaré le ministre lors d’un point presse, qualifiant cette attaque de « kamikaze ».

Il a fait état d’un bilan de huit membres des forces de l’ordre tués sur les deux sites visés, l’état-major et l’ambassade de France, et plus de 80 blessés.

Cependant selon plusieurs sources sécuritaires interrogées par l’AFP, une trentaine d’hommes des forces de sécurité ont été tués et au moins 85 blessés.

Le ministre a aussi indiqué que huit assaillants avaient été abattus. Un précédent bilan faisait état de six assaillants tués.

« A l’état- major il y avait une réunion sur le G5 Sahel qui devait se tenir et qui finalement s’est tenue dans une autre salle. Si la réunion s’était tenue dans la salle initialement désignée, il y aurait eu une situation extrêmement grave et dramatique parce que beaucoup de nos officiers devaient se retrouver avec le chef d’état-major pour cette réunion », a souligné Clément Sawadogo.

« Peut-être qu’elle était visée, ciblée. Nous n’en savons rien pour le moment. En tout cas, cette salle a été littéralement détruite par l’explosion ».

Ambassade de France

Vendredi matin devant l’ambassade de France, un correspondant de l’AFP a entendu des échanges de tirs intenses et vu un véhicule, celui des assaillants selon des témoins, en feu sur la chaussée.

Selon des témoins, cinq hommes armés sont sortis d’une voiture et ont ouvert le feu sur des passants avant de se diriger vers l’ambassade de France dans le centre de la capitale du Burkina Faso.

Selon une source à l’intérieur de l’ambassade de France, cinq hommes armés auraient essayé de rentrer dans l’ambassade sans y parvenir. Ils ont alors tiré sur l’ambassade.

La capitale du Burkina a été ces dernières années à plusieurs reprises la cible d’attaques jihadistes visant des cibles fréquentées par les Occidentaux.

Les attaques de groupes jihadistes contre des représentants de l’État (gendarmeries, écoles notamment) sont régulières dans le nord du pays, frontalier des zones instables du Mali.

Le 13 août dernier, deux assaillants avaient ouvert le feu sur un café-restaurant hallal, le Aziz Istanbul, situé sur la principale avenue de la capitale, faisant 19 morts et 21 blessés. L’attaque n’a pas été revendiquée.

Le 15 janvier 2016, trente personnes, dont six Canadiens et cinq Européens, avaient été tuées lors d’un raid jihadiste contre l’hôtel le Splendid et le restaurant Cappuccino dans le centre de Ouagadougou.

L’assaut, donné par les forces burkinabè soutenues par des militaires français, avait duré une douzaine d’heures et l’attaque avait été revendiquée par Al-Qaida au Maghreb islmaique (Aqmi) qui l’attribue au groupe jihadiste Al-Mourabitoune.

Le 3 février dernier, un assaillant a été tué lors d’une embuscade tendue par des hommes armés contre une patrouille de policiers à Déou, localité située dans le nord du Burkina Faso, frontalière au Mali.

Le nord du Burkina Faso est le théâtre d’attaques jihadistes depuis le premier trimestre 2015, qui ont fait 133 morts en 80 attaques, selon un bilan officiel.

Le Burkina Faso fait partie de la coalition de cinq pays sahéliens (avec le Niger, le Mali, la Mauritanie et le Tchad) qui ont lancé une force militaire commune, le G5-Sahel, pour combattre les groupes jihadistes qui sévissent dans la région.

Cette force sera composée à terme de 5.000 hommes et devra être pleinement opérationnelle à la fin du mois de mars. Elle a déjà mené plusieurs opérations contre les groupes jihadistes, avec le soutien de l’armée française.

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