Les inondations sans précédent qui touchent le Queensland, dans le nord-est de l’Australie, s’étendaient mercredi à une quarantaine de villes et menacent désormais la Grande Barrière de corail en raison des détritus et pesticides rejetés en mer.
Les débris et pesticides charriés par les eaux boueuses rejetées en mer constituent un « cocktail » dangereux pour l’équilibre fragile de cet écosystème unique, site inscrit au patrimoine mondial de l’Unesco et importante attraction touristique de la côte est.
Mercredi, le nombre officiel de communes directement affectées par les inondations est passé de 22 à 40, a annoncé le Premier ministre du Queensland Anna Bligh.
Selon le Bureau australien de la météorologie, le niveau de la rivière Fiztroy qui traverse la ville sinistrée de Rockhampton devrait atteindre un pic mercredi à 9,40 m.
Cette municipalité de 75.000 habitants située à 500 km de Brisbane (côte est) est l’une des principales villes de cette région agricole et minière, touchée par des inondations qui affectent plus de 200.000 personnes sur une zone grande comme la France et l’Allemagne réunies.
Ravitaillement par hélicoptères militaires
Dans la ville, quelque 400 maisons ont été évacuées. Les habitations situées le long du cours d’eau ont été construites sur des pilotis, plusieurs mètres au-dessus de l’eau envahissante, mais les habitants ont empilé des sacs de sable en haut des marches, au cas où. Les habitants viennent en bateau s’approvisionner au pub Hotel Pioneer en riz, viande, packs de bières, pizzas…
Mais certaines denrées commencent à manquer. « Dans les rayons, boîtes de conserve, crakers, lait UHT ont été dévalisés », raconte Sébastien Salito, http://2tarinsaustraliens.blogspot.com/2011/01/inondations.html un Français parti pour 6 mois en Australie, sur son blog. Des hélicoptères militaires et des barges ont permis d’acheminer des vivres et des médicaments, précise le quotidien The Australian. L’essence aussi vient à manquer, raconte Trudi Reed, une résidente interviewée par la BBC. « Des stations ont du ferme, faute de carburant ».
Elle s’inquiète des conséquences sanitaires des inondations. « L’eau sent très mauvais. Elle est mélangée aux pesticides, au diesel, et à ce que les gens gardent sous leurs maisons » survélevées, aussi appelées Queenslander. Les eaux souillées des fosses sceptiques s’ajoutent aussi à cet ensemble où fourmillent débris, crapauds et moustiques porteurs de maladies.
Serpents et crocodiles menacent la population
Hier, les services de secours ont mis en garde les habitants contre les serpents venimeux et les crocodiles. « C’est la saison des amours et ils ont été brusquement sortis de leur environnement naturel. Les serpents sont très très nerveux en ce moment », a déclaré Scott Mahaffey, directeur des opérations des services d’urgence.
Selon les habitants, les serpents se réfugient dans les arbres et les maisons à la recherche d’un endroit sec. Quant aux crocodiles, « le problème avec (eux), c’est qu’il est difficile de les repérer au milieu des débris » charriés par les flots, a ajouté le responsable des opérations d’urgence.
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Menace sur la Nouvelle Galle du Sud
Pour ajouter à une situation déjà dramatique, une alerte aux orages a été émise mercredi pour le sud du Queensland. Les cours d’eau à des niveaux record dans de nombreux endroits menacent désormais des villes de l’Etat voisin de Nouvelle Galles du Sud.
Les inondations ont déjà coûté un milliard de dollars australiens (754 millions d’euros) en retard de production à l’industrie minière locale, qui fournit la moitié des besoins mondiaux de coke de charbon nécessaire à l’industrie sidérurgique.
Le Vif.be, avec Belga et L’Express.fr