Emma Gonzalez. © REUTERS

Armes à feu aux USA: les survivants exhortent politiciens et NRA à agir

Olivia Lepropre
Olivia Lepropre Journaliste au Vif

Les survivants de la fusillade en Floride, les politiciens et la NRA ont confronté leur point de vue lors d’un débat. Plus d’une semaine après les faits, la thématique du contrôle des armes à feu est encore au centre de l’attention.

Plus de 7.000 personnes étaient présentes pour assister à un débat organisé par CNN en Floride suite à la fusillade de la semaine dernière dans un lycée. Un évènement politique télévisé rare, où il semblait que les citoyens étaient ceux qui prenaient leurs responsabilités, pointe The Guardian.

Les adolescents qui ont survécu à la fusillade sont désormais sur le devant de la scène politique et médiatique, mutés en militant anti-armes à feu. Ils étaient cette fois face aux politiciens et à la NRA. Ils souhaitent que les politiciens prennent enfin leurs responsabilités et agissent, notamment en interdisant totalement les types d’armes et de munitions militaires utilisées lors de la tuerie.

Un sénateur républicain en mauvaise posture

Le sénateur Marco Rubio est le seul politicien républicain au niveau national qui a accepté de répondre aux questions des survivants. Il a soulevé un vent de fronde dans le public en refusant d’envisager une interdiction des fusils d’assaut. Mais, signe d’une inflexion, il a dit revoir sa position sur les chargeurs à grande capacité de munitions. Il a également déclaré soutenir une loi pour augmenter l’âge légal pour l’achat d’une arme à 21 ans (au lieu de 18).

Cameron Kasky et Marco Rubio.
Cameron Kasky et Marco Rubio.© REUTERS

Souvent déstabilisé, Rubio a dû faire face à Cameron Kasky, un des organisateurs de la marche prévue le 24 mars à Washington, qui a lui demandé : « Pouvez-vous me dire maintenant que vous n’accepterez pas un seul don de la part de la NRA ? ». La National Rifle Association, qui représente le lobby des armes aux Etats-Unis, participe régulièrement aux financements des campagnes des élus. Le sénateur républicain, qui a reçu une très large somme de la NRA pour sa dernière campagne, a refusé de faire cette promesse, rappelant sa croyance au second amendement de son pays (celui sur le port d’armes).

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La NRA esquive le sujet principal

Dana Loesch, la porte-parole très médiatique de la NRA, a elle été copieusement sifflée, esquivant les questions pour se concentrer sur la santé mentale de Nikolas Cruz, le tireur de Floride. « Je ne crois pas que ce monstre dément n’aurait jamais dû se procurer une arme à feu », a-t-elle martelé. Elle a également pointé du doigt les échecs des Etats et les erreurs des autorités policières, qualifiant le système de « défectueux ».

 Dana Loesch (à droite).
Dana Loesch (à droite). © REUTERS

Très habile et visiblement habituée à l’exercice, elle a également félicité Emma Gonzalez, une des survivantes face à qui elle se trouvait, en disant que personne ne devrait remettre en cause son activisme. Mais la foule présente est continuellement revenue à la charge, remettant sur le tapis le sujet qu’elle tentait, en vain, d’éviter : la nécessité d’interdire certains types d’armes. « Aucun d’entre nous ne supporte le fait que les personnes dérangées, qui sont un danger pour eux et les autres, ne mettent la main sur une arme à feu », s’est-elle contentée de répondre.

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La plupart des questions posées ont mis en évidence la gravité et la réalité de la violence à laquelle les étudiants sont confrontés. « Je suis fatiguée des gens qui n’agissent pas. Cet horrible incident doit être le catalyseur qui doit faire enfin bouger les choses (…) Où sont les financements protéger ceux qui seront l’avenir de notre nation ? », a demandé la mère d’une victime de la fusillade. Loin de baisser les bras, les survivants prendront part dans un mois à un rassemblement à Washington pour remettre une fois de plus le sujet du contrôle des armes à feu au centre du débat public.

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