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Affaire Bo Xilai: la mère du Britannique tué exige une réparation financière de la Chine

Le Vif

La mère de Neil Heywood, dont l’assassinat a provoqué la chute du politicien Bo Xilai, réclame aux autorités chinoises une compensation financière. Elle se dit déçue par le manque de considération de la Chine à l’égard de ses petits-enfants.

La mère d’un homme d’affaires britannique assassiné en Chine, et dont la mort avait précipité la chute du dirigeant politique Bo Xilai, est sortie de son silence pour exiger un dédommagement des autorités chinoises. Dans une déclaration publiée lundi par le Wall Street Journal, Ann Heywood a indiqué que la disparition de son fils Neil laissait les deux enfants de ce dernier sans sécurité financière.

Elle a également regretté que les autorités chinoises n’aient pas engagé un contact suivi avec la famille de Neil Heywood après le meurtre de ce dernier en novembre 2011 à Chongqing, métropole géante du centre de la Chine. Interrogé lundi, le ministère chinois des Affaires étrangères n’était pas immédiatement en mesure de commenter ces déclarations.

« Les circonstances m’obligent à sortir de mon silence (…) Je suis surprise et déçue que, en dépit de démarches discrètes auprès des autorités chinoises, il n’y ait eu aucune réponse substantielle ou pratique de leur part », a indiqué Ann Heywood au WSJ.
« J’ai bon espoir que les dirigeants de cette grande nation, que Neil aimait et respectait, vont à présent agir de façon résolue et avec compassion, afin d’offrir un dédommagement pour les conséquences de ce terrible crime et permettre à ma famille de trouver une sorte de dénouement à ce cauchemar permanent », a-t-elle encore poursuivi.

Un scandale au sommet de l’Etat chinois

Ancien patron du Parti communiste et étoile montante de la politique chinoise, Bo Xilai avait été interpellé au printemps 2012 après l’implication de son épouse Gu Kailai dans la mort du consultant britannique. Bo Xilai a été récemment inculpé pour corruption et abus de pouvoir. De son côté, Gu Kailai avait été condamnée en août 2012 pour le meurtre de Neil Heywood, homme d’affaires décrit comme un proche du couple depuis les années 1990, mais dont les relations avec Gu s’étaient sérieusement détériorées à la suite de désaccords financiers.
Selon des documents légaux transmis à un Tribunal de commerce français, Neil Heywood avait été entre 2007 et juin 2011 gérant statutaire d’une société domiciliée dans une luxueuse villa de Cannes (sud de la France). Il avait succédé à un autre proche de Bo Xilai, l’architecte français Patrick Devillers, comme gérant de cette société créée en 2001.

Des pots-de-vin reçus par l’ex-étoile montante

Selon des informations du New York Times, la villa cannoise, achetée en 2001 par l’intermédiaire de cette société, pourrait être présentée lors du procès à venir de Bo Xilai comme une pièce à conviction témoignant des pots-de-vin substantiels que le dirigeant aurait reçus. Dirigeant charismatique et controversé, Bo Xilai avait vu sa chute précipitée par la défection de son bras droit, l’ancien superpolicier Wang Lijun, qui avait essayé en février 2012 de demander l’asile politique au consulat américain de Chengdu, métropole voisine de Chongqing. Il y avait exposé les malversations de son patron, considéré alors comme une étoile montante du Parti communiste.


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