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À Fukushima, le démantèlement continue avec une étape délicate

Le Vif

Sept ans après le tsunami de mars 2011, le long travail de démantèlement se poursuit à la centrale nucléaire Fukushima Daiichi. Une étape importante doit débuter cette année avec le début de l’enlèvement du combustible usé d’un des réacteurs.

Les coeurs des réacteurs 1 à 3 ont fondu au moment du séisme puis du tsunami survenus le 11 mars 2011. Ils doivent être refroidis en permanence. L’exploitant Tepco est toujours en train d’essayer de localiser précisément le combustible fondu et les débris de combustible qui se sont dispersés dans les réacteurs, pour ensuite mettre en oeuvre les conditions nécessaires pour les extraire. Mais la société a dit pouvoir entamer « au milieu de l’année budgétaire 2018 » les travaux d’enlèvement du combustible, au sein de l’unité 3. La construction d’un toit au-dessus de la piscine de stockage a été achevée fin février, pour éviter les fuites de radioactivité pendant la manipulation de ces débris.

Cette opération, la plus délicate et la plus longue dans le processus de démantèlement de la centrale n’est prévue qu’à partir de 2023 pour les unités 1 et 2. Les travaux ne s’achèveront pas avant 30 ou 40 ans, Actuellement, des missions d’observation à l’aide de robots télécommandés sont menées pour retirer des décombres.

Au réacteur 4, dont le coeur n’a pas fondu, les travaux d’enlèvement des assemblages de combustibles situés dans la piscine ont été achevés fin 2014. Plus à l’écart, les réacteurs 5 et 6 ont été moins touchés et ne présentent pas les mêmes difficultés. Une impressionnante quantité d’eau est utilisée pour assurer le refroidissement des réacteurs, à laquelle s’ajoutent les eaux de pluie qui se contaminent en tombant sur la centrale. Au total, environ 1 million de m3 d’eau sont stockés sur le site, principalement dans un millier de cuves, et ce volume augmente chaque jour.

Tepco a réussi à diviser par quatre à « environ 100 tonnes par jour » le rythme d’augmentation du volume d’eau contaminée, selon Naohiro Masuda, responsable du démantèlement au sein du groupe. Un mur de glace souterrain est en place autour des bâtiments depuis la mi-2017 pour éviter que les eaux ne soient souillées au contact des installations. Pour limiter les fuites, un mur imperméabilisant est en place depuis 2016 du côté de la mer. Par ailleurs, le sol de la centrale a été presque totalement bétonné. L’eau est déjà en partie traitée mais aucune solution n’a encore été trouvée pour éliminer un de ses éléments radioactifs: le tritium. A terme, elle pourrait bien être rejetée en mer, comme le recommandent certains experts, mais le gouvernement n’a pas encore pris de décision.

Tepco s’attend à devoir stocker 750.000 mètres cubes de déchets solides d’ici 2029, dont une partie radioactifs, contre 350.000 m3 l’an dernier. Un travail important de caractérisation de ces déchets, dont la composition et les niveaux de radioactivité seront très disparates, devra avoir lieu. Huit bâtiments d’entreposage ont été construits et un chantier pour un neuvième a débuté le mois dernier. D’autres structures de stockage sont en projet.

Environ 6.000 personnes travaillent chaque jour sur le site, un nombre en baisse par rapport aux années précédentes. Selon Tepco, « les conditions de travail » des milliers d’intervenants sur le site « s’améliorent » progressivement.

Un violent séisme sous-marin avait soulevé le 11 mars 2011 une gigantesque vague sur les côtes du nord-est du Japon. Plus de 18.000 personnes ont péri ou ont été portées disparues. La vague a provoqué dans la centrale l’accident nucléaire le plus grave de l’histoire depuis celui de Tchernobyl en URSS en 1986.

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