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4e nuit d’émeutes : trois hommes tués à Birmingham

Le Premier ministre David Cameron a annoncé des renforts de police face aux troubles qui s’étendent dans plusieurs villes du pays, notamment Manchester et Birmingham. La police a interpellé plus d’un millier de personnes au cours des quatre nuits d’émeutes.

Trois hommes ont été écrasés par une voiture à Birmingham. La police n’a pas précisé si les décès étaient ou non directement liés aux émeutes, mais elle a interpellé un homme et saisi une voiture.

Selon la BBC, qui cite les témoignages de personnes du voisinage, les victimes appartenaient à un groupe d’autodéfense et tentaient de prévenir les pillages dans le quartier. Elles sortaient d’une mosquée. Les trois hommes ont été renversés peu après une heure du matin. Deux sont morts sur le coup. Le troisième homme, qui a été hospitalisé, a succombé peu après des suites de ses blessures.

Manchester très touchée

Troisième ville du pays, Manchester, dans le nord-ouest, semble la plus touchée. Une cinquantaine de personnes ont été interpellées. Le chef adjoint de la police locale Garry Shewan a évoqué une intensité qu’il « n’avait jamais observée auparavant ». Des centaines de jeunes encagoulés ont affronté et lancé des projectiles sur les policiers antiémeutes, brisant des vitrines, pillant, mettant le feu à des magasins et des voitures.

« Nous avons été attaqués plusieurs fois », selon Glen Barkworth, gérant du principal centre commercial de Manchester. « J’ai vu deux magasins attaqués, pillés, incendiés.

A Liverpool, 200 jeunes ont bombardé la police de projectiles et causé des dégâts. 35 personnes ont été interpellées. Des incidents mineurs ont encore été signalés à Reading, Oxford et Milton Keynes, à une cinquantaine de kilomètres à l’ouest et au nord-ouest de Londres.

Accalmie à Londres

La capitale en revanche est restée globalement calme, après le déploiement de 16.000 policiers contre 6.000 la veille. Mais une forte tension était perceptible: de nombreux magasins avaient fermé plus tôt que prévu et à Canning Town, quartier très défavorisé de l’est de la capitale, la police faisait face à des groupes de jeunes, sans affrontement.

Pour décourager les émeutiers, la police a publié les photos de fauteurs de troubles prises par les caméras de surveillance et suit les réseaux sociaux qui servent de relais aux émeutiers.

Message de fermeté de david Cameron

David Cameron a lancé mardi un message de fermeté depuis le perron de Downing Street. « La population ne doit avoir aucun doute sur le fait que nous ferons tout ce qui est nécessaire pour rétablir l’ordre dans les rues et les rendre sûres pour ceux qui respectent la loi », a assuré le chef du gouvernement, rentré précipitamment de vacances. Le Premier ministre a aussi annoncé la convocation d’une session extraordinaire du Parlement ce jeudi.

Mercredi, le Premier ministre a annoncé qu' »il fallait une riposte » face aux émeutes « et la riposte est en cours ». Les canons à eau, jusque-là réservés aux troubles en Irlande du Nord, province britannique en proie à des violences politico-religieuses fréquentes, seront disponibles « en cas de besoin sous 24 heures », a précisé David Cameron depuis le perron de Downing Street à Londres, au terme d’une nouvelle réunion d’urgence de son gouvernement.

« La police est déjà autorisée à utiliser des balles en plastique », a-t-il déclaré, assurant qu’elle disposerait de « toutes les ressources dont elle a besoin » et serait autorisée à recourir à « toute tactique qu’elle juge nécessaire ».

« Il est évident que certaines choses vont très mal dans notre société », a concédé M. Cameron, avant de saluer l' »approche plus énergique » de Scotland Yard qui a permis d’éviter à Londres une quatrième nuit de troubles.

Depuis samedi, 768 personnes ont été arrêtées et 111 policiers blessés à Londres, dans les pires violences depuis plus de 20 ans. Les émeutes, qui ont démarré samedi soir dans la capitale, ont fait leur premier mort mardi. Un homme de 26 ans, blessé par balle au cours de violences dans la capitale lundi, a succombé à ses blessures. Un recours à l’armée est pour l’instant exclu, même si les émeutes s’étendent dans le pays face à des policiers visiblement débordés.

Le Vif.be, avec L’Express.fr et Belga

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