Ils utilisaient leurs enfants pour cambrioler: 27 Roms de Croatie jugés à Nancy

(Belga) Le procès de 27 membres d’un clan de Roms de Croatie basés dans l’est de la France, qui forçaient leurs enfants à commettre des cambriolages en série en France, en Belgique et en Allemagne, doit s’ouvrir lundi à Nancy.

Vingt-sept personnes, issues de trois familles roms, comparaîtront devant le tribunal correctionnel pour association de malfaiteurs et complicité dans une centaine de vols, commis par leurs enfants, âgés d’une dizaine d’années. Plusieurs des suspects sont également poursuivis pour traite d’êtres humains, après que l’enquête a mis en évidence des transactions entre familles, où certains enfants étaient « prêtés » pour environ 100.000 euros. La défense conteste toutefois la qualification, et soutient qu’il s’agissait d’une dot, dans le cadre de mariages, selon la coutume de ces familles. Les suspects encourent 10 ans d’emprisonnement. L’enquête avait commencé début 2011, après une tentative de cambriolage dans la région de Saverne (Bas-Rhin), lorsqu’un véhicule avait été repéré en train de quitter précipitamment une scène de vol. L’est de la France était alors en proie depuis plusieurs mois à de nombreux cambriolages non élucidés, d’après un mode opératoire similaire, en l’absence des propriétaires des maisons visitées, généralement de jour. Plusieurs vagues d’arrestations s’étaient produites en septembre 2011 en Alsace et en Lorraine. Une centaine de faits ont été répertoriés par les enquêteurs, dans l’est de la France, la vallée du Rhône, à Paris, en Belgique et en Allemagne. L’instruction a mis au jour « des équipes à tiroirs » et « une organisation pyramidale », dont les enfants étaient mis au travail dès l’âge de 11 ans, a indiqué à l’AFP Grégory Weil, vice-procureur de la juridiction inter-régionale spécialisée de Nancy, en charge du dossier. Le préjudice est estimé à plusieurs millions d’euros. La poursuite de l’enquête dans les Balkans a permis d’identifier la tête de réseau présumée, une femme de 66 ans à la tête des trois familles, qui s’occupait notamment de la logistique du réseau. Elle a été interpellée au lendemain de l’entrée de la Croatie dans l’Union européenne, le 2 juillet, grâce à un mandat d’arrêt européen. Placée en détention provisoire en France, elle sera jugée ultérieurement. Le procès, au cours duquel doivent défiler de nombreux enquêteurs et témoins, doit durer jusqu’au 15 octobre. (Belga)

Vous avez repéré une erreur ou disposez de plus d’infos? Signalez-le ici

Contenu partenaire