Greenpeace dénonce à Bruxelles l’impunité du secteur nucléaire en cas d’accident

(Belga) Les fabricants de réacteurs et les concepteurs de centrales sont épargnés, civilement et financièrement, en cas de catastrophe nucléaire, déplore jeudi l’organisation environnementale Greenpeace. « En Belgique aussi, en cas d’accident nucléaire, le secteur bénéfice d’un régime de responsabilité civile favorable qui reporterait le coût d’un accident nucléaire sur les citoyens. »

Jeudi matin, des militants de Greenpeace ont apposé un autocollant géant sur les fenêtres du siège bruxellois du consortium américain General Electric, marqué du slogan « Fukushima: Your business, Our Risk »; une action menée dans le cadre d’une journée internationale d’action et d’hommage aux victimes. Le coût financier de Fukushima est estimé à quelque 186 milliards d’euros. « Les ‘évacués’ attendent toujours des indemnités correctes tandis que Tepco, l’opérateur de la centrale, a été nationalisé pour éviter la faillite », dénonce Greenpeace. Actuellement, en accord avec des traités internationaux, seul l’opérateur est tenu responsable des conséquences d’un accident nucléaire mais la couverture qui leur est imposée est « limitée et sans commune mesure avec le coût réel d’une catastrophe nucléaire ». En cas d’accident en Belgique, la contribution de GDF-Suez/Electrabel « s’élève à 1,2 milliard d’euros », soit 0,6% de l’estimation provisoire du coût de la catastrophe de Fukushima, selon Greenpeace. « Les prestataires de service et fournisseurs de Doel et Tihange sont eux aussi totalement exclus du régime de responsabilité civile. Il est impératif de modifier ce système. Imposer à l’industrie d’assumer financièrement la totalité des dommages encourus modifierait sensiblement le prix du KWh-nucléaire. Ce qui permettrait en outre de rééquilibrer la concurrence entre les énergies nucléaire et renouvelables », précise Eloi Glorieux de Greenpeace. Les réacteurs fissurés de Tihange 2 et Doel 3 doivent être fermés définitivement et la durée de vie de Tihange 1 ne peut pas être prolongée, estime encore Greenpeace. (COC)

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