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Facebook mauvais pour le moral ?

Stagiaire Le Vif

D’après certaines études, surfer sur le célèbre réseau social nous plomberait le moral.

Facebook, qui vient de fêter son dixième anniversaire cette année, permet à des individus des quatre coins du globe d’entrer en contact, à des familles, dont les membres sont séparés par des milliers de kilomètres de distance, de communiquer et à des amis, qui ne se sont plus vus depuis des années, de se retrouver. En seulement 10 ans, son succès lui a permis d’atteindre 1,3 milliard de membres, dont la moitié se connecte quotidiennement.

Et pourtant, selon certains chercheurs, le réseau social ne fait pas forcément le bonheur de ses usagers et pourrait même, au contraire, réduire le niveau de satisfaction de ceux-ci à l’égard de leur vie.

Jusqu’ici, très peu de spécialistes s’étaient penchés sur la question, et les seules recherches qui avaient été effectuées mettaient plutôt en avant les côtés positifs du réseau social.

Cependant, l’été dernier, une équipe de psychologues de l’Université du Michigan et de l’UCL en Belgique a décidé de pousser plus avant les recherches et d’étudier l’évolution du niveau de satisfaction de vie des usagers Facebook au cours du temps.

Après avoir interrogé un groupe de personnes sur leur état émotionnel et leur utilisation de Facebook cinq fois par jour pendant deux semaines, Ethan Kross et ses collègues ont constaté que l’utilisation du réseau social allait de pair avec une réduction de la satisfaction de vie chez les participants. « Plus ils utilisaient Facebook, plus ils se sentaient insatisfaits de leur vie », ont-ils expliqué.

Les données recueillies au début de l’expérience sur l’état d’esprit des participants excluaient par ailleurs que les visiteurs de Facebook les plus assidus soient aussi, dès le départ, les plus déprimés.

La virtualité des interactions sociales en cause ?

Si Facebook est a priori un outil précieux pour satisfaire notre besoin humain de contact social, l’équipe de psychologues soupçonne cependant que le genre de contact qu’il propose ne procure pas de bien-être à ses usagers sur le long terme, contrairement aux contacts humains non virtuels.

En cause, peut-être une certaine jalousie suscitée par le mode de fonctionnement d’un réseau social. Voir ses cousins, ses amis ou ses collègues exhiber sans arrêt leurs succès, leurs photos de vacances ou les photos de leur petit dernier peut être démoralisant ou rabaissant. Certaines personnes ont l’impression que tous les autres ont une plus belle vie qu’elles. Les spécialistes insistent toutefois sur le fait que les usagers Facebook mettent bien sûr en avant les aspects positifs de leur vie, pas les autres, ce qui donne une vision totalement biaisée de la réalité.

Une autre explication à ce phénomène d’insatisfaction pourrait être l’impression que les autres sont toujours plus populaires et ont davantage d’amis que nous. Sur Facebook, contrairement à ce qui se passe dans la vie « réelle », il est possible d’observer en détail la cote de popularité et le nombre d’amis de ses propres amis, et ceux-ci semblent en moyenne en avoir plus que nous. Ce que les spécialistes appellent le « paradoxe de l’amitié » est en fait une sorte d’effet d’optique qui trouve son explication dans la topologie des réseaux, c’est-à-dire la manière dont ceux-ci sont structurés.

Sur Facebook, il y a ceux qui ont peu d’amis (et ce sont les plus nombreux), et un petit groupe constitué de ceux qui en ont beaucoup. Ces derniers ont donc plus de chance de figurer parmi nos propres amis créant ainsi une sorte d’illusion qui nous pousse à croire que l’on est moins populaire que les autres.

Et parce que ce paradoxe s’étend à toutes les autres caractéristiques du réseau, il y a également de fortes chances pour que, statistiquement, nos amis soient également plus riches et plus heureux que nous. De quoi nous donner le cafard.

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