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Une espèce de tortue disparue réapparaît

Des chercheurs américains ont découvert sur les îles Galapagos des tortues hybrides descendantes directes d’une espèce disparue.

On croyait l’espèce éteinte, elle réapparaît en Équateur. Une espèce rare de tortue géante des îles Galapagos que l’on croyait éteinte il y a plus de 150 ans aurait fait sa réapparition, en très petit nombre. D’après une étude américaine publiée ce lundi, les chercheurs ont retrouvé la signature génétique de cette tortue, dite Chelonoidis elephantopus, dans l’ADN de ses descendants hybrides.

« A notre connaissance, c’est la première fois que l’on redécouvre une espèce d’animal éteinte en traquant son empreinte génétique laissée dans les génomes de ses progénitures hybrides », souligne Ryan Garrick de l’université de Yale, l’un des auteurs de l’étude parue dans la revue américaine Current Biology. « Cette découverte donne un nouveau souffle aux efforts de protection des tortues menacées des îles Galapagos », estime-t-il.

Ces tortues peuvent peser près de 400 kilos, mesurer plus de 1,80 mètre de long et vivre plus de cent ans. Aujourd’hui, plusieurs des treize espèces restantes de tortues des Galapagos sont considérées comme en grand danger d’extinction.

Transportées par des pirates
La tortue Chelonoidis elephantopus, ou C. elephantopus, se trouvait à l’origine uniquement sur l’île Floreana et s’était, croyait-on, éteinte peu après le voyage historique de Darwin aux Galapagos en 1835. Le groupe de chercheurs de Yale a détecté leurs toutes premières traces génétiques dans l’ADN de onze tortues appartenant à une autre espèce, dite C. becki et vivant sur l’île Isabela à proximité d’un volcan actif.
Ryan Garrick pense que des spécimens de la tortue C. elephantopus ont été transportés vers le nord de l’île Isabela par des pirates ou des baleiniers avant qu’elles ne s’éteignent sur l’île Floreana, considérée comme leur habitat d’origine. Cette découverte a encouragé Ryan Garrick et ses collègues à se pencher de plus près sur la population des tortues de l’île Isabela, pour la plupart des C. becki, estimées à près de 7000.

C. elephantopus toujours vivante ?

Les prélèvements génétiques effectués sur 2000 d’entre elles ont permis de découvrir de nouveaux indices laissant penser que de véritables C. elephantopus pourraient encore vivre sur l’île. La comparaison avec des tortues vivantes ou avec des spécimens conservés dans les musées d’histoire naturelle montre en effet que les génomes de 84 de ces tortues de l’île Isabela sur lesquelles ont été effectués les prélèvements ne peuvent s’expliquer que si l’un de leurs deux parents était une tortue C. elephantopus.

Ces géniteurs C. elephantopus existeraient cependant en nombre si faible que les chercheurs devront avoir beaucoup de chance pour parvenir à en trouver ne serait-ce qu’un seul. Mais même si les chercheurs ne parviennent pas à mettre la main sur l’une de ces tortues, leurs descendants directs pourraient être la clé de la préservation des tortues géantes des Galapagos. « Les hybrides pourraient permettre de ressusciter des espèces éteintes par le biais d’efforts ciblés de reproduction », estime Ryan Garrick.

LeVif.be avec L’Express.fr

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