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Les mécréants du climat: leurs arguments commentés

Le Vif

Le réchauffement climatique anthropique (dû à l’homme) est présenté à l’opinion comme une réalité indiscutable. Désormais munie de l’onction papale, cette hypothèse aux conséquences potentiellement très lourdes pour l’humanité, est plus que jamais canardée à boulets rouges par les climato-sceptiques. Arguments commentés par le professeur István Markó (UCL).

D’abord, un vrai postulat : la réalité du changement climatique n’est contestée par personne. Le climat de la Terre n’a jamais été stable. Il a toujours changé et changera toujours, du moins jusqu’à la fin de notre monde, que les astrophysiciens situent dans quelque 4 milliards d’années, quand notre Soleil agonisant se gonflera démesurément en étoile géante rouge et cuira littéralement ses planètes les plus proches, dont la nôtre. D’ici cet ultime et fatal réchauffement, les Terriens auront tout le loisir de discuter des catastrophes réelles ou imaginaires que leur annoncent sans répit les prophètes de malheur.

L’effet de serre controversé

Né en Hongrie en 1956 et émigré en Belgique la même année, István Markó a conquis son doctorat en sciences chimiques en 1983 à l'UCL, où il est revenu comme professeur après un périple scientifique de 5 ans aux Etats-Unis (MIT) et en Angleterre (université de Sheffield).
Né en Hongrie en 1956 et émigré en Belgique la même année, István Markó a conquis son doctorat en sciences chimiques en 1983 à l’UCL, où il est revenu comme professeur après un périple scientifique de 5 ans aux Etats-Unis (MIT) et en Angleterre (université de Sheffield).© Jean-Luc Léonard

La polémique actuelle traduit la mésentente irréversible entre les climatologues officiels, partisans de l’hypothèse d’un changement climatique catastrophique lié aux activités humaines et les climato-sceptiques, pour qui le climat évolue selon des paramètres naturels et ne pourrait être influencé par l’homme que d’une façon négligeable.

Le fondement théorique des premiers est la théorie de l’effet de serre. Cette hypothèse vieille de plus d’un siècle, a toujours été l’objet de controverses. « Et l’un de ses principaux promoteurs, le Suédois Arrhénius, avait vu sa théorie contestée dès sa formulation et reconnu son erreur« , rappelle István Markó. Pourtant, la théorie a été ranimée dans les années 1960 et, bien qu’elle soit invoquée surtout par les climatologues officiels, elle est aussi largement admise aujourd’hui par de nombreux climato-sceptiques, qui ne contestent que l’ampleur qu’on lui prête.

Mais pas par tous. Pour certains d’entre eux, comme les physiciens allemands Gerlich et Tscheuschner, « il n’existe, à ce jour, aucune démonstration scientifique de la réalité de « l’effet de serre du gaz carbonique (CO2) dans l’atmosphère ». Cette conviction est partagée par l’académicien russe Abdussamatov, directeur du projet d’astrométrie de la Station Spatiale internationale pour la Russie. En clair, pour ces scientifiques, l’effet de serre n’existe pas.

D’autre physiciens, comme le Hongrois Miskolczi, estiment que l’effet de serre existe, mais qu’il est constamment saturé, ce qui fait par exemple que l’augmentation du taux de CO2 dans l’atmosphère est compensée par une décroissance proportionnelle de la vapeur d’eau. Or, celle-ci est bien, l’indiscutable championne des gaz à effet de serre. « Son efficacité est 10 fois supérieure à celle du CO2, dit István Markó, et il y a, dans l’atmosphère, entre 1 et 2% de vapeur d’eau. Au total, la puissance de ce gaz à effet de serre est 250 à 500 fois supérieure à celle du CO2« .

De fait, ce taux de CO2 est actuellement proche du seuil des 400 ppmv (parties par million en volume) ce qui signifie que l’atmosphère contient du gaz carbonique à hauteur de 400 millionièmes ou, si l’on préfère, 0,04% de son volume total. Cette proportion paraît dérisoire – et elle l’est réellement du point de vue de l’effet de serre – mais ce gaz carbonique rare est aussi le matériau-clé de la photosynthèse, indispensable à la vie. Il est donc paradoxal de désigner comme ennemi un gaz mineur sans lequel les plantes n’existeraient pas. Faut-il rappeler aussi que le carbone est, après l’oxygène, le deuxième élément le plus abondant (18% en masse) dans la composition du corps humain ?

Le CO2 fait verdir la planète

Quant à la thèse des ci-devant « réchauffistes » selon laquelle le très discret CO2 exercerait sa funeste influence sur l’abondant H2O via ce qu’ils appellent un « forçage radiatif », notre interlocuteur estime que d’un point de vue chimique, cette prétendue rétroaction « relève de la magie ». Ce qui n’est pas de la magie, par contre, c’est l’action déterminante du gaz carbonique sur la vie végétale.

István Markó : « Des biologistes nous disent que la végétation est affamée en CO2. Ce n’est pas pour rien que l’on maintient dans les serres botaniques un taux trois fois supérieur à la normale, pour obtenir des plantes plus fortes et plus résistantes aux maladies, à la chaleur, au froid et à la sécheresse ». Moralité : les émissions de CO2 sont une bénédiction pour la planète et n’ont pratiquement pas d’effet sur la température.

La preuve : les 18 dernières années ont vu une augmentation soutenue du CO2 dans l’air : un tiers de tout le gaz carbonique produit depuis la révolution industrielle l’a été depuis 1998! Or, la température moyenne du Globe déterminée par les mesures satellitaires – les seules crédibles aux yeux d’István Markó – est restée stable durant ce temps. « Par contre, la couverture végétale de la planète s’est accrue de 21%, la moitié de ce verdissement étant du au CO2. Le CO2, qui a fait régresser les déserts, possède une autre fonction vitale, enchaîne le chimiste néo-louvaniste: il nourrit le phytoplancton qui est de loin la source principale de l’oxygène de l’air. Pas de CO2 ?pas d’oxygène ! « 

Argument supplémentaire des climato-sceptiques : ils font valoir que, selon les analyses des carottes de glace polaires, l’augmentation du taux de gaz carbonique dans l’atmosphère n’est pas la cause, mais bien le résultat des hausses de température. C’est un argument auquel, à notre connaissance, les partisans de l’hypothèse du réchauffement anthropique n’ont jamais répondu. Un autre mystère est lié à la survie des molécules de CO2 dans l’atmosphère : elle varie, selon les sources, de 3 à 1000 ans. Vaste fourchette !

Des mensonges…

La polémique scientifique sur l’effet de serre n’est pas près de s’éteindre, mais ce qui met littéralement hors de lui le Pr Markó, ce sont les mensonges proférés par les climato-alarmistes et leurs sbires et surtout les gaspillages éhontés qui ont été commis dans le sillage de ces prêcheurs d’apocalypse. Un exemple de mensonge : la hausse du niveau moyen des mers. Surveillé par un réseau assez développé de marégraphes, ce niveau augmentait de 1 à 1,5 millimètre par an avant la création du GIEC (Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat).

« Et il passe ensuite, comme par magie à 3mm par an. C’est de la foutaise », résume le chimiste néo-louvaniste, citant le grand spécialiste mondial du niveau des mers, le Suédois Nils-Axel Mörner, selon qui ce chiffre alarmant a été fabriqué sous prétexte de ré-étalonnage des marégraphes. « La NOOA – l’administration océanique et atmosphérique américaine – est une spécialiste des ré-étalonnages dans le sens des réchauffistes « , observe István Markó.

Mais même ces prétendus 3mm de hausse annuelle n’ont aucun sens : « Dans l’océan Pacifique, poursuit-il, les satellites ont détecté des creux de 100 m de profondeur et des crêtes de même dimension. Il y a donc une différence de 200 mètres entre le niveau le plus bas et le niveau le plus haut du Pacifique. Dans l’Atlantique, c’est plus modeste : la différence n’atteint qu’une quarantaine de mètres ». Ces fluctuations sont dues au géoïde terrestre, à ses densités variables et aux influences gravitationnelles.

Moralité : un niveau des mers moyen, tout comme une température moyenne, n’a aucun sens. Ce qui importe – pour paraphraser une formule chère aux physiciens – ce sont les conditions aux extrêmes. La mer ravage une côte quand son niveau augmente brutalement de plusieurs mètres ou dizaines de mètres à cause d’une tempête ou d’un tsunami. Une hausse moyenne du niveau de la mer de 15 cm par siècle, telle que nous la constatons depuis la sortie du petit âge glaciaire au début du 19e siècle, n’a tout simplement aucune importance.

« Sauf pour le gouvernement des îles Tuvalu, précise István Markó : à force de se plaindre, il a obtenu quelques dizaines de millions de dollars pour faire face à la hausse des mers. Et savez-vous ce qu’il en a fait ? Il a financé la construction d’hôtels de luxe pour les touristes le long de ses plages ! »

… et des gaspillages

Ici, le prof de chimie néo-louvaniste ne persifle plus. Il s’indigne du développement forcené des énergies dites renouvelables entrepris par l’Occident. Une seule de ces énergies trouve grâce à ses yeux : les panneaux solaires thermiques qui contribuent significativement à la production d’eau chaude. « En Chine, il y en a sur tous les toits. Mais vous n’y voyez guère de panneaux photovoltaïques, qui sont fabriqués uniquement à destination des Européens naïfs. Les Chinois continuent de produire leur électricité au départ du charbon et, pour réduire des pollutions locales très gênantes, s’orientent de plus en plus hardiment vers le nucléaire. La Chine a planifié la construction de 100 à 120 centrales nucléaires. Mais elle fournira volontiers tous les panneaux PV et toutes les éoliennes qu’on voudra lui acheter « , ricane encore István Markó.

Et, soudain plus grave : « Où est l’écologie dans tout cela ? Les éoliennes les plus évoluées sont dotées d’électro-aimants dont la fabrication exige l’utilisation de 2 tonnes de terres rares (appelés aussi lanthanides) dont le traitement donne lieu à deux tonnes des déchets radioactifs et à des tonnes d’eaux et de terres polluées. Et ces mêmes éoliennes tuent chaque année en Espagne un million d’oiseaux et de chauve-souris, alors que la pire marée noire au monde n’a tué ‘que ‘ 250.000 oiseaux. »

La cerise sur ce gâteau de honte : « On a dépensé en Europe quelque mille milliards d’euros pour développer des moyens éoliens et photovoltaïques dont la production représente actuellement moins de 4% de la consommation électrique totale. Et comme l’électricité ne représente qu’une fraction de l’énergie primaire, ces énergies dites renouvelables ne représentent même pas 1% de toute l’énergie consommée dans l’Union européenne. Le scandale, c’est qu’avec ces 1000 milliards d’euros, on aurait peut-être pu fournir en eau potable et en électricité tout le continent africain ».

Il est vrai que les dirigeants africains qui viendront à la COP21 pourraient être davantage intéressés par les 100 milliards de dollars par an qui ont été imprudemment promis au sud de la planète lors du sommet foireux de la COP15 de Copenhague, en 2009. Las, notre petit doigt nous dit que ces fonds pourraient être réorientés vers la lutte contre le réchauffement terroriste.

Jean-Luc Léonard

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