© iStock

La Terre abrite beaucoup plus de forêts que ce qu’on pensait

Marie Gathon
Marie Gathon Journaliste Levif.be

Une nouvelle analyse globale de la répartition des forêts sur le globe a permis de découvrir 467 millions d’hectares de forêts précédemment non déclarées. Il s’agit d’une superficie équivalant à 60% de la taille de l’Australie.

Cette découverte augmente d’environ 9% la quantité connue de couverture forestière mondiale et augmentera considérablement les estimations de la quantité de carbone stockée dans les plantes du monde entier, rapporte le site internet The Conversation.

Ces nouvelles forêts ont été trouvées en examinant les « zones arides », appelées ainsi parce qu’elles connaissent beaucoup moins de précipitations qu’elles ne perdent d’eau par l’évaporation et la transpiration des plantes. Selon les résultats de l’étude publiée dans la revue Science, ces zones arides contiennent 45% de forêt de plus que ce qui avait été rapporté dans les études précédentes.

De nouvelles forêts ont été découvertes dans des zones arides sur tous les continents habités, mais principalement en Afrique subsaharienne, autour de la Méditerranée, du centre de l’Inde, de l’Australie côtière, de l’ouest de l’Amérique du Sud, du nord-est du Brésil, du nord de la Colombie et du Venezuela, et des parties nordiques des forêts boréales au Canada et Russie. En Afrique, l’étude a permis de doubler la quantité de forêt sèche connue.

Cela peut sembler incroyable que ces forêts n’aient pas été découvertes plus tôt. Mais ce type de forêt était auparavant difficile à mesurer en raison de la densité relativement faible des arbres.

De plus, les enquêtes précédentes étaient basées sur des images satellites anciennes et à faible résolution. La nouvelle analyse a utilisé des images satellites de haute résolution disponibles via Google Earth Engine et a utilisé une interprétation visuelle simple du nombre d’arbres et de la densité. Un échantillon de ces sites a également été comparé aux informations sur le terrain pour en évaluer la précision.

Grâce à cette découverte, « nous avons une chance unique de lutter contre le changement climatique en conservant ces forêts précédemment mal évaluées », affirment les chercheurs.

Les zones arides contiennent certains des écosystèmes les plus menacés, mais négligés, dont beaucoup sont confrontés à la pression du changement climatique et à l’activité humaine.

Le changement climatique va rendre beaucoup de ces régions plus chaudes et encore plus sèches et l’expansion humaine pourrait encore les dégrader. Les modèles climatiques suggèrent que les terres arides pourraient se développer de 11 à 23% d’ici la fin du siècle, ce qui signifie qu’elles pourraient couvrir plus de la moitié de la superficie terrestre.

Compte tenu de la capacité des forêts de terres arides à éviter la désertification et à lutter contre le changement climatique en stockant du carbone, il sera essentiel de surveiller la santé de ces forêts, maintenant que les scientifiques savent qu’elles sont là.

Cette découverte va considérablement améliorer la précision des modèles utilisés pour calculer la quantité de carbone stockée dans les paysages terrestres. Cela aidera également à calculer les émissions de carbone de chaque pays.

Vous avez repéré une erreur ou disposez de plus d’infos? Signalez-le ici

Contenu partenaire