© Thinkstock

La production de chocolat menacée par la pénurie de noisettes

Le Vif

La chute des récoltes de noisettes en Turquie, son principal producteur et exportateur mondial, a provoqué une sévère hausse des prix qui menace par ricochet l’industrie du chocolat, a-t-on appris vendredi auprès de la filière turque.

Le Nutella, victime collatérale des caprices de la météo anatolienne? C’est le scénario anticipé par pas mal de producteurs et de commerçants turcs de noisettes, alors que la récolte du fruit bat son plein sur les bords de la mer Noire.

En mars, les quatre provinces de cette région (Giresun, Trabzon, Rize et Ordu), qui abritent le coeur de la production noisetière du pays, ont essuyé de fortes intempéries, gel et grêle notamment, qui ont détruit une partie de la récolte.

Habituellement de 590.000 tonnes chaque année, soit près des trois quarts de la production mondiale, le volume des récoltes de noisettes turques pourrait tomber à 370.000 tonnes en 2014, selon les producteurs. Cette baisse de l’offre a déjà provoqué une flambée des prix, qui ont grimpé de 80%.

« L’année dernière, le prix du kilo de noisettes tournait autour de 6 livres turques (un peu plus de deux euros). Maintenant, il a atteint 11 livres (près de quatre euros) », a expliqué à l’AFP Nejat Yurur, patron d’une usine de noisettes à Ordu. « Nous nous attendons à une chute de nos ventes, même si nous n’avons pas encore de chiffres exacts », a pour sa part déclaré Ilyas Edip Sevinc, le président de la Confédération des exportateurs de la région de la mer Noire (KIB).

Cette situation frappe de plein fouet l’industrie mondiale du chocolat, qui utilise les noisettes turques dans ses produits phares, notamment les barres chocolatées et autres pâtes à tartiner.

« La qualité des noisettes que nous produisons à Giresun est très recherchée par les acheteurs turcs et étrangers », a expliqué le responsable de l’agriculture à la chambre de commerce de Giresun, Ruhi Yilmaz. « Toutes les noisettes de Turquie vendues à l’étranger sont utilisées uniquement par l’industrie chocolatière », selon M. Sevinc.

La moitié de ces exportations filent ainsi vers l’Allemagne et l’Italie, le siège du géant Ferrero, détenteur des marques Nutella et Kinder, qui devraient être les principales victimes de la pénurie de noisettes « made in Turkey ».

Vous avez repéré une erreur ou disposez de plus d’infos? Signalez-le ici

Contenu partenaire