© Capture d'écran http://ejatlas.org/

La carte mondiale des conflits environnementaux

Une carte interactive financée par l’Union européenne recense près de 1000 conflits environnementaux dans le monde. Et ceux-ci ne sont pas toujours là où on pourrait si attendre.

L’Atlas mondial de la justice environnementale, sorti ce mercredi 19 mars, a été lancé par l’EJOLT (Environmental Justice Organisations, Liabilities and Trade). Pendant trois ans, le projet a été développé par 23 universités et ONG de 18 pays différents qui ont reçu un subside de 3,7 millions d’euros de la part de l’Union européenne.

La carte recense les différents conflits environnementaux à travers le monde et permet de se documenter par pays, entreprises, matières premières ou type de conflit (nucléaire, énergies fossiles, eau, etc.). Il est donc possible en quelques clics d’avoir un aperçu des conflits à l’échelle mondiale : exploitation des sables bitumineux au Canada, des mines de Rio Tinto à Madagascar, de la déforestation au Brésil, etc.

« Ce projet démontre que les conflits environnementaux sont en croissance autour du monde, commente Leah Temper, l’une des coordinatrices du projet et chercheuse à l’institut des sciences de l’environnement et des technologies de l’université de Barcelone, pour Le Monde, alors que la plupart des gens ne connaissent que certains cas médiatiques, cette carte montre que les impacts environnementaux font partie du fonctionnement normal de l’économie, et que l’extraction des ressources entraîne des coûts écologiques payés par les populations les plus marginalisées et les plus pauvres : les autochtones, et surtout les femmes et les enfants. »

« Cette carte met également en évidence des tendances inquiétantes comme l’impunité fréquente des entreprises coupables de crimes contre l’environnement et la persécution de militants écologistes, poursuit-elle. Malgré tout, des victoires ont été empochées devant les tribunaux et des projets ont été annulés. »

Pour l’instant, la carte est encore loin d’être exhaustive. Par exemple, en Chine, seuls deux cas sont référencés : l’empoisonnement d’habitants au plomb d’une usine de piles dans une province du sud-est du pays et le projet de prolongation du train à sustentations magnétique de Shanghai.

Pour permettre à cette carte d’être la plus complète possible, l’EJOLT invite les chercheurs et les ONG du monde entier à enrichir la cartographie. Son objectif est d’atteindre plus de 2000 conflits documentés d’ici l’année prochaine.

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